Ne pas grossir, ne pas fumer, bouger

Après 45 ans, une cassure de la forme cardio-respiratoire

Publié le 27/10/2009
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Crédit photo : S TOUBON

La Baltimore Longitudina Sytudy of Aging (Fleg et coll. 2005) avait montré que le déclin en matière d’aptitude cardiorespiratoire n’est pas linéaire. Il rapportaient une diminution de la consommation d’oxygène par unité de temps (VO 2) de 3 % et 6 % par décennie pendant les troisième et quatrième décennies de la vie et de plus de 20 % après 70 ans d’âge ; Ils trouvaient aussi que la pente du déclin de l’ACR n’est pas modifiée par l’activité physique, mais qu’à tout âge, plus les sujets sont actifs, meilleure est la forme.

Une ACR basse est associée à un risque morbide : HTA, diabète, syndrome métabolique et à des taux de décès dus aux maladies cardiovasculaire, aux cancers et d’autres causes.

Il a été montré qu’une valeur de VO 2 max inférieure à 18 ml/kg/mn représente un indicateur de handicap et est utilisé comme valeur seuil indiquant une perte d’autonomie.

Andrew Jackson et coll. ont cherché à connaître plus précisément le déclin longitudinal de l’ACR avec l’âge, d’une part, et l’association des paramètres du mode de vie avec l’ACR, d’autre part.

Ils ont utilisé des données de l’étude ACLS (Aerobics Center Longitudinal Study), qui comprend un grand nombre d’hommes et de femmes ayant des examens réguliers sur leur forme physique, où sont colligées des données sur le mode de vie, la clinique et des examens complémentaires (épreuve d’effort).

Une cohorte de 3 429 femmes et 16 889 hommes appartenant au groupe d’ACLS, âgés de 20 à 96 ans et ayant eu entre 2 et 33 examens de santé entre 1974 et 2006, ont été étudiés.

Les variables de forme physique ont été constituées de l’indice de masse corporelle (IMC), des exercices aérobiques rapportés par les individus eux-mêmes et du comportement vis-à-vis du tabac.

L’ACR a été mesurée par un test d’effort de Balke.

Un déclin non linéaire.

Le modèle de régression linéaire avec stratification par sexe confirme que le déclin de l’ACR n’est pas linéaire au cours de la vie.

Passé l’âge de 45 ans, l’ACR connaît un déclin accéléré. Ce déclin est dépendant des indices de la forme physique.

Ainsi, pour chaque unité d’accroissement de l’IMC, l’ACR des femmes se réduit de 0,20 MET (Metabolic equivalent) ; celui des hommes de 0,32 MET. Les fumeurs des deux sexes ont aussi des MET plus bas (-0,29 pour les femmes et -0,41 pour les hommes).

À l’inverse, l’ACR est corrélée positivement à l’activité physique rapportée par les individus. Les auteurs trouvent que le maintien d’un poids normal, la poursuite dune activité physique et l’éviction du tabagisme sont associés à un meilleure ACR tout au long de la vie y compris aux âges avancés.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Arch Intern Med, vol 169, n° 19, 26 octobre 2009, pp. 1781-1787.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr