Amélioration des connaissances, élargissement de l’arsenal

De nouvelles perspectives dans la prise en charge de la BPCO

Publié le 14/02/2011
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AU COURS de la BPCO, la quantification de la dyspnée et celle de la qualité de vie (QDV) sont indispensables. Comme l’indique le Dr Thierry Perez (CHRU de Lille), la dyspnée est intégrée dans tous les scores pronostiques actuels et représente une cible majeure dans le cadre de l’évaluation des traitements et de leur adaptation individuelle. Sa valeur pronostique est considérable. Pour la quantifier, divers outils peuvent être utilisés, notamment le MRC (Medical Research Council). Si ce score de dyspnée s’impose dans l’évaluation du retentissement clinique de la maladie, il n’a pas la sensibilité suffisante pour le suivi thérapeutique.

À l’heure actuelle, il n’y a pas d’outil sensible cliniquement utilisable dans la pratique quotidienne courante, « à part, peut-être, l’EVA et le dyspnae 12 », note le Dr Perez. Du fait de la relation marquée entre la dyspnée et la QDV, que souligne également le Pr Grégory Ninot (université Montpellier I), les questionnaires courts de QDV, qui intègrent la dyspnée, pourraient être utiles dans cette évaluation. Trois sont disponibles en français, dont deux sont validés : le VSRQ (Visual Simplified Respiratory questionnaire) et le VQ11. Alors que les sociétés savantes recommandent l’utilisation en routine des questionnaires de QDV, le VQ11 s’avère très intéressant car est simple et à utiliser et rapide (4 minutes). En outre, ajoute le Pr Ninot, « il permet de diffuser un message de santé et d’éducation thérapeutique ».

Dès les stades précoces.

Sur le plan thérapeutique, deux points méritent d’être soulignés. Le premier est l’intérêt du traitement de la BPCO dès les stades précoces, parce que des anomalies existent déjà dans les stades GOLD I symptomatiques et que le stade GOLD II est « une maladie débutante », avec des conséquences respiratoires, une perte rapide de VEMS, des exacerbations et un excès de mortalité justifie le Pr Daniel Dusser (groupe hospitalier Cochin, Paris). Au-delà du stade GOLD, il faudrait également faire progresser la prise en charge de la maladie en tenant compte des phénotypes des patients.

Le second point concerne la place des nouvelles thérapeutiques dans un contexte où « une marge d’amélioration persiste », souligne le Pr Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris). Les médicaments actuels de la BPCO agissent essentiellement sur l’obstruction bronchique. « Pour espérer mieux, on pourrait s’attaquer à d’autres cibles ». Des travaux sont en cours sur des traitements ciblant l’inflammation et la reconstruction du poumon, mais on ne sait pas s’ils aboutiront. Les nouveaux médicaments gardent donc une place essentielle dans la prise en charge des patients.

L’indacatérol.

Dans les recommandations GOLD 2010 sont apparus de nouveaux anti-inflammatoires (inhibiteurs de la phosphodiestérase 4) et un nouveau bronchodilatateur à longue durée d’action de la classe des agonistes bêta-2 : l’indacatérol en monothérapie dès les stades précoces de la maladie. Ce médicament a des caractéristiques pharmacologiques qui lui confèrent une action rapide (5 minutes après la prise) et prolongée (24 heures) avec une prise quotidienne unique, explique le Pr Roche. L’indacatérol donne des résultats plus favorables que les autres bronchodilatateurs sur la dyspnée et sur la qualité de vie, avec une bonne tolérance en particulier cardiaque.

Lille, 15e Congrès de pneumologie de langue française. Symposium organisé par Novartis et présidé par le Dr Daniel Piperno (Lyon) et le Pr André Bernard Tonnel (Perenchies).

Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Médecin: 8906