Par exemple, le thorax

La 3D sans lunettes

Publié le 16/12/2011
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Le « projet 3D-4D » autorise la vision d’images 3D sur un écran sans lunettes, l’ajout ultérieur d’une quatrième dimension faisant espérer une diffusion de ces images en live pendant l’intervention. Cette prouesse technologique, présentée par le Pr Osman Ratib (Genève), a des applications potentielles considérables.

Alors que la visualisation des images 3D nécessite le port de lunettes spéciales, la solution 3D-Relief ouvre une perspective innovante, grâce à l’utilisation d’un écran automultiscopique relié au logiciel Osirix de visualisation. Cette avancée est le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs : en France, Sébastien Tranchant, qui dirige la firme ayant développé la solution de visualisation T3D-Medical et un chercheur qui a élaboré un système permettant de recréer naturellement la 3D en respectant l’espacement naturel entre les deux yeux ; en Suisse (Genève), trois experts, en imagerie (Pr O. Ratib), en neurochirurgie (Pr K. Schaller) et en neuroradiologie interventionnelle (Dr V. Mendes-Pereira). Le financement (10 millions d’euros) a été assuré par la fondation Artères et le Memorial A. de Rothschild.

Les images obtenues sont saisissantes, qu’il s’agisse de la visualisation d’un anévrisme, ou de la pénétration au sein du thorax ou du crâne. Les images 3D respectent parfaitement la proportion des objets, visionnés sous 8 angles de vue, à 10 m de distance, avec un large angle de diffusion de l’image (100°).

Cette technique a des apports dans plusieurs domaines : clinique (vision de structures anatomiques complexes), enseignement, information des patients, meilleure communication entre spécialistes et, bien sûr, préparation des interventions chirurgicales.

L’annonce de l’arrivée de la 4D augure un nouveau pas de géant : les responsables du projet espèrent proposer très prochainement une transmission en direct des images 3D. Pour le Pr O. Ratib, cela revient à doter l’opérateur d’un système de navigation en direct, permettant de savoir exactement ce qui se passe sur le site de l’intervention. Cette approche, pour l’instant développée en neurologie dans l’étude du cerveau, pourra être étendue à l’orthopédie ou à la chirurgie viscérale, permettant de réduire la durée des interventions et, donc, de l’anesthésie, sans compter l’optimisation de la gestion des blocs opératoires. Pour toutes ces raisons, on reparlera sans doute beaucoup du projet 3D-4D.

 Dr B. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060