Augmenter le dépôt broncho-pulmonaire

La recherche foisonnante sur les inhalateurs

Publié le 06/01/2011
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SI L’AÉROSOLTHÉRAPIE semble être née en Inde, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, elle est devenue une voie d’administration rationnelle depuis une cinquantaine d’années, avec pour atouts, une atteinte directe de l’organe cible, une rapidité d’action, une voie naturelle et indolore, de faibles posologies et peu d’effets indésirables.

Le Dr Becquemin précise que l’efficacité d’un aérosol dépend directement de la masse médicamenteuse déposée dans les voies aériennes. À ce niveau, il existe des facteurs liés au patient (éducation, anatomie des voies aériennes) et à la nature du médicament (stabilité chimique et physique). Mais les caractéristiques physiques de l’aérosol sont également déterminantes (taille des particules de l’aérosol, idéalement entre 1 et 5 µm et vitesse initiale de ces particules).

Leurs avantages et leurs limites.

Pour résoudre ces problèmes, ont été développés deux types d’appareils, les aérosols doseurs (AD) et les inhalateurs de poudre (IP) qui ont leurs avantages et leurs limites.

Le AD ont fait des progrès notables, avec en particulier, le remplacement du CFC comme gaz propulseur, les chambres d’inhalation et les systèmes autodéclenchés. Cependant, la taille des particules inhalées et leur vitesse initiale (de l’ordre de 20 km/h) font qu’une trop grande proportion de principe actif est séquestrée dans la sphère ORL.

Les IP permettent de supprimer le gaz propulseur, d’améliorer la coordination mains/poumons, mais ils posent encore de nombreux problèmes : variabilité de la dose délivrée en fonction du débit inspiratoire et de l’humidité, nécessité d’un débit inspiratoire minimal (30 l/min), nécessité d’instructions spécifiques à chaque type d’appareil, ce qui peut-être source d’erreurs de manipulation.

D’où la recherche constante d’amélioration, tout d’abord pour les IP, avec des IP « actifs » qui ne nécessitent pas de débit inspiratoire, qui assurent des doses délivrées reproductibles et indépendantes des modalités d’inspiration.

Un piston ou un ressort.

Pour les AD, les recherches sont également très actives avec le développement d’AD thermiques (la solution médicamenteuse est poussée dans un fin capillaire chauffé, ce qui permet de générer des suspensions, mais il existe un risque de dégénération du principe actif par la chaleur…) ; d’AD électrostatique (l’aérosol est généré par passage de la solution médicamenteuse dans un champ électrique, mais ce système ne peut peut-être pas s’appliquer à tous les types de solution), et, surtout, système mécanique où l’énergie est générée par un piston ou par un ressort, solution qui a été retenue pour RESPIMAT.

Dans RESPIMAT, la force du ressort propulse la solution médicamenteuse à travers de fins capillaires, rendant le flux laminaire d’où une fraction plus importante de petites molécules, une diminution de la vitesse de ces particules et une augmentation de la durée de génération de l’aérosol (› 1,2 s. au lieu de 0,2 avec HFA ou CFC).

Ce système est actif, indépendant du débit respiratoire, reproductible dans la dose délivrée et inhalée, sans gaz propulseur. Surtout, RESPIMAT facilite la coordination mains/poumons (en allongeant la durée de production de l’aérosol), augmente le dépôt pulmonaire (40 %) et diminue le dépôt oropharyngé.

Enfin RESPIMAT est de manipulation simple avec un indicateur visuel de doses et un système de verrouillage quand l’inhalateur est vide.

SPIRIVA-RESPIMAT 5 µg/j (2 bouffées consécutives) a été développé pour soulager les symptômes des patients atteints de BPCO et s’est avéré aussi efficace que SPIRIVA 18 µg/j, poudre pour inhalation en gélule, avec une amélioration du VEMS, une diminution de la dyspnée, une réduction de la fréquence et des hospitalisations des exacerbations. Une démonstration faite sur plus de 25 000 patients.

* Symposium satellite organisé par les Laboratoires Boehringer Ingelheim.

 Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8880