La pandémie grippale A/H1N1v fait ressurgir le débat sur l’utilisation de la ventilation non invasive (VNI) au cours des épidémies infectieuses respiratoires. C’est un pneumologue canadien, John Mc Cracken, qui vient alimenter la controverse dans le Canadian Medical Association Journal. Depuis la vague asiatique de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) en effet, des instituts très sérieux, tels que l’OMS, l’Agence nationale de Santé du Royaume-Uni, le Hongkong Kong Fundation ou encore l’American Association of Respiratory Care, se sont déjà positionnés défavorablement sur le sujet. En raison du risque potentiel de transmission, en particulier aux professionnels de santé, il n’est pas recommandé d’utiliser la VNI dans les détresses respiratoires en contexte épidémique.
Selon le Dr John Mc Cracken, il s’agirait bien d’un risque « potentiel », puisque ces recommandations se fondent sur des supposés et… une quasi-absence de preuve. Une seule étude menée par Yu et coll. lors du SRAS semble avoir montré une corrélation entre l’utilisation de la VNI et la transmission de l’agent grippal. Cependant, comme l’association était bien moins forte que celle constatée pour l’oxygénothérapie seule, les auteurs concluent que la VNI n’est pas un facteur de risque de contamination à grande échelle. De plus, le pneumologue canadien met en avant les bénéfices à attendre de la VNI, qui permettrait de retarder, voire d’éviter, l’intubation et ses complications. Si en contexte épidémique, les professionnels de santé sont à risque accru de contracter l’infection, l’auteur souligne « qu’en 6 ans, aucune donnée n’a crédité la théorie selon laquelle la VNI augmenterait ce risque ». Enfin, la VNI pourrait trouver une place naturelle auprès des cas les moins inquiétants, si la demande de ventilation pour détresse respiratoire venait à dépasser les moyens techniques disponibles.
CMAJ 2009.DOI:10.1503/cmaj.081987.
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