Traitement de la BPCO

Le tiotropium en prévention des exacerbations

Publié le 08/12/2011
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Crédit photo : PHANIE

LES EXACERBATIONS sont des événements aigus qui surviennent au cours de la BPCO, et se caractérisent par une aggravation des signes cliniques (dyspnée, toux et/ou expectorations) pouvant justifier un changement du traitement habituel. La plupart des exacerbations peuvent être traitées en ambulatoires. Mais l’existence de signes de gravité (dyspnée au moindre effort, augmentation de la fréquence cardiaque, cyanose, fièvre élevée, altération de l’état mental) impose une hospitalisation. En France, les exacerbations seraient responsables de 100 000 hospitalisations par an d’une durée moyenne de 8 jours et d’environ 60 % des dépenses totales liées à la BPCO.

Les exacerbations, d’autant qu’elles sont fréquentes et sévères, entraînent une détérioration de la fonction respiratoire, une diminution de la capacité fonctionnelle, une altération de la qualité de vie, une invalidité chronique et des décès prématurés. Elles ont également des conséquences vasculaires augmentant le risque d’infarctus du myocarde et le risque thromboembolique, souligne le Pr Daniel Dusser (Hôpital Cochin, Paris).

Leur prévention est donc un objectif majeur du traitement de la BPCO. Cette prévention passe, par le sevrage tabagique, la réhabilitation respiratoire et l’éducation des patients. Leurs effets bénéfiques sur la réduction des exacerbations et des hospitalisations ont été démontrés. Le traitement médicamenteux qui fait appel aux anticholinergiques de longue durée d’action ou aux ß2-mimétiques de longue durée d’action est recommandé dans le traitement d’entretien à partir du stade GOLD II.

Le tiotropium plus efficace que le salmétérol.

L’étude POET-COPD (Prevention Of Exacerbations with Tiotropium in COPD)*, étude internationale multicentrique randomisée en double aveugle, a été menée auprès de 7 376 patients souffrant de BPCO modérée à très sévère pendant un an. Son objectif principal était de comparer l’effet, sur les exacerbations, de Spiriva (tiotropium, 18µg), en gélules pour inhalation administré par HandiHaler, à celui du salmétérol (50µg), administré par aérosol-doseur HFA.

Les résultats montrent que Spiriva, anticholinergique de longue durée d’action, a retardé de manière significative la survenue de la première exacerbation. La réduction du risque était de 17 % (p ‹ 0,001) comparé au salmétérol, ß2-agoniste de longue durée d’action. Concernant le risque d’exacerbations sévères nécessitant une hospitalisation, la réduction était de 28 % (p ‹ 0,001) avec Spiriva comparativement au salmétérol.

Au total, dans les stades GOLD II, les bronchodilatateurs de longue durée d’action réduisent les exacerbations, avec une efficacité supérieure du tiotropium. Dans les stades GOLD III & IV les associations ß2 mimétiques de longue durée d’action et corticoïdes inhalés sont efficaces. Elles sont réservées aux patients dont les exacerbations sont fréquentes et mal contrôlées par les ß2 à longue durée d’action.

Réunion organisée par les laboratoires Boehringer Ingelheim France et Pfizer avec la participation du Pr Daniel Dusser (Hôpital Cochin, Paris) et le Dr Philippe Terrioux (Meaux).

*Vogelmeier C. et al N Eng J Med 2011 ; 364 : 1093-1103.

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9055