LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN : Vous venez d’apprendre officiellement que vous êtes le premier recordman du monde de l’heure en vélo sous assistance respiratoire. Quelle est votre performance exacte ?
PHILIPPE PONCET : Si je suis le premier, je précise que je suis également le seul. Après passage devant la commission antidopage, le record vient effectivement d’être validé par la fédération française de cyclisme et l’union de cyclisme internationale. Côté chiffres, j’ai parcouru exactement 23,849 km en une heure sous un débit de 8 à 9 litres d’oxygène par minute. L’épreuve s’est déroulée en octobre 2014 sur le vélodrome de Hyères. Avant cet événement, j’avais déjà effectué en 2013 l’ascension du col de l’Espigoulier dans les Bouches-du-Rhône (15 km) sous assistance respiratoire. Je signale que je finis toujours ce genre d’épreuve en réserve négative. Dans la vie courante, je suis sous assistance respiratoire les deux tiers du temps.
Vous avez 55 ans. Depuis quand connaissez-vous le diagnostic ?
Fin 2008, le Pr Brambilla (Grenoble) me l’a clairement énoncé. Je souffre d’une BPCO stade 4 avec emphysème sévère et trouble obstructif majeur. Plusieurs facteurs déclenchants et favorisants sont imbriqués dans la survenue de ma BPCO : maladie infantile, inhalation de produits toxiques près d’une usine et tabac. Le diagnostic est survenu relativement tard. Dans ma jeunesse, j’étais sportif de haut niveau, personne ne s’inquiétait alors de mes difficultés à terminer certaines épreuves.
Comment, après ce diagnostic, êtes-vous arrivé à ce degré de performance ?
J’ai repris l’activité physique en janvier 2009. Il y a quatre étapes à franchir pendant lesquelles il faut garder bon moral. La première concerne le reconditionnement ; c’est la réhabilitation à l’effort qui dure un an. Puis vient la période de réentraînement à l’effort pendant 2 ans. Ensuite, l’entraînement au long cours. Et enfin, le sport.
Vous êtes le président de l’association O2&Cie. Quels sont ses objectifs ?
Aucune fédération ne peut prendre en charge à ce jour les insuffisants respiratoires d’une façon globale et cohérente. Nous voulons déclencher chez les patients l’envie et le goût de pratiquer une activité physique, nous souhaitons interpeller les autorités de santé et les médecins sur la BPCO. Pour y parvenir, nous devenons des créateurs d’événements sportifs.
Quels sont vos prochains défis et vos projets ?
Mon défi : être le plus rapide du monde à vélo sous assistance respiratoire. L’épreuve doit se dérouler sur 200 m le 6 juin 2015 à Grenoble. Nos projets immédiats : sensibiliser la communauté médicale et le public à cette maladie, par une opération BPCO lors d’un événement majeur dans lequel nous souhaitons que toutes les forces vives du monde médical viennent nous épauler, et par la réalisation d’un documentaire sur la BPCO et les moyens de prendre plaisir à des activités malgré le handicap, avec l’équipe France télévison de France 3 Alpes.
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