Réhabilitation respiratoire dans la BPCO

Une efficacité formellement démontrée

Publié le 11/03/2009
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DANS LES NOUVELLES recommandations de la Société de pneumologie de langue française (SPLF) sur la prise en charge de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), qui seront publiées prochainement, le thème de la réhabilitation respiratoire (RR) fait l’objet d’une actualisation comportant quelques modifications. «  Si la nouvelle définition réaffirme la nature multidisciplinaire de la prise en charge du malade, explique le Dr Pasacale Surpas, deux notions sont désormais clairement précisées dans son objectif principal  : "le changement de comportement" permettant d’obtenir "l’augmentation des activités physiques quotidiennes" ». Ses indications restent les mêmes, à savoir « tout patient atteint d’une BPCO et présentant une incapacité respiratoire ou un handicap respiratoire évaluable », mais avec une évolution des recommandations concernant, d’une part, le début de la RR, qui, le cas échéant, doit se faire dès la réanimation et, d’autre part, la prise en compte de l’indice BODE (B pour Body mass index, O pour Obstruction des voies aériennes, D pour Dyspnée, E pour capacité d’Effort) . « On considère qu’un score ≥  4 (sur  10) est une indication de la RR  », précise le Dr Surpas.

La RR comprend deux étapes : un stage initial et le maintien des acquis. Le stage peut être facilement réalisé, soit en centre de soins de suites ou de réadaptation (SSR), soit par l’intermédiaire d’un réseau doté d’un financement ARH (Agence régionale d’hospitalisation) ou URCAM (Union régionale des caisses d’assurance-maladie). «  Les autres formules, qui relèvent du système  D, sont beaucoup plus compliquées car non formalisées  » (pas de cotation ni de paiement). Une carte de France des structures de réhabilitation «  non discutables  » est en ligne sur le site de la SPLF (1). Quant au maintien des acquis, qui nécessite un changement de comportement du patient, il pourrait être facilité par la diversification des activités, avec la pratique, par exemple, de la marche nordique.

Bien qu’ayant fait la preuve de son efficacité, la RR est encore insuffisamment prescrite en France. Pour le Dr Surpas, l’absence de clarté de l’offre, la nécessité de convaincre encore de son efficacité, la complexité de l’organisation de cette prise en charge (plusieurs intervenants, absence de prise en charge par la sécurité sociale) et donc son caractère chronophage et bénévole constituent les freins essentiels au développement de la RR. Le changement de comportement demandé aux patients doit commencer par un changement de comportement des prescripteurs…

D’après un entretien avec le Dr Pascale Surpas, Marseille.

(1) http://splf.org/groupes/calveole/carte-alv.html

 Dr CATHERINE FABER

Source : lequotidiendumedecin.fr