Grippe A (H1N1)

Une propagation par vagues, des mesures à associer

Publié le 24/09/2009
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COMME L’A PRÉCISÉ le Dr J.-M. Cohen, coordinateur national du réseau des GROG, le virus A(H1N1) pandémique « circule vite », la propagation de la maladie se faisant par vagues selon quatre modèles possibles : une seule vague, qui peut être très intense ou étalée par les dispositions prises, deux vagues, la seconde étant intense ou étalée.

La clinique de cette grippe est avant tout caractérisée par un début brutal, une fièvre, des signes respiratoires et un contexte infectieux général. Les signes de gravité doivent conduire à l’hospitalisation. Il s’agit notamment de l’apparition d’une dyspnée, d’une désaturation en oxygène, de difficulte?s alimentaires chez un nourrisson de moins de six mois (moins de la moitie? des biberons sur douze heures), d’une asthénie chez un sujet âgé dépendant. Les mesures à prendre, pour permettre une lutte efficace contre l’épidémie, doivent être associées, de l’hygiène des mains aux antiviraux et aux vaccins.

Réduction de la gravité de la maladie.

Les essais cliniques relatifs à l’oseltamivir, un inhibiteur de la neuraminidase, ont montré que ce traitement est associé à une réduction moyenne de 30 % de la durée des symptômes, d’autant plus importante que le traitement a été mise en œuvre plus précocement (1), ainsi qu’à une réduction de 40 % de la gravité de la maladie. Les complications respiratoires sont également réduites par le traitement chez le sujet sain (2) et chez le sujet à risque (3). Concernant la grippe aviaire, il a été récemment montré que le traitement par l’oseltamivir s’accompagne d’une réduction de mortalité là encore d’autant plus importante que la mise en œuvre du traitement est précoce. Concernant la grippe saisonnière, une diminution de la mortalité a également été constatée (odds ratio 0,21 ; p = 0,03).

La sécurité d’emploi de l’oseltamivir apparaît bonne. Chez les enfants, l’incidence des événements neuropsychiatriques est apparue comparable sous traitement actif et sous placebo dans deux banques de données cliniques nord-américaines portant respectivement sur 166 614 et 152 158 enfants de 16 ans ou moins.

La prescription d’oseltamivir est possible chez tous les patients. Des recommandations ont été émises pour déterminer les sujets à traiter et la conduite à tenir. Concernant les nourrissons de moins de 1 an, ces recommandations prévoient si besoin de pre?parer une solution buvable a? partir des ge?lules. Enfin, la prise d’oseltamivir n’entrave pas l’acquisition d’une immunité spécifique.

D’après la conférence de presse des Laboratoires Roche Bâle.

Références

(1) Aoki FY, et coll. Early administration of oral oseltamivir increases the benefits of influenza treatment. J Antimicrob Chemother 2003 ; 51 (1) : 123-9.

(2) Treanor JJ, et coll. Efficacy and safety of the oral neuraminidase inhibitor oseltamivir in treating acute influenza: a randomized controlled trial. US Oral Neuraminidase Study Group. JAMA. 2000 ; 283 (8) : 1016-24.

(3) Kaiser L, et coll. Impact of oseltamivir treatment on influenza-related lower respiratory tract complications and hospitalizations. Arch Intern Med 2003 ; 163 (14) : 1667-72.

(4) Mcgeer A, et coll. Antiviral Therapy and Outcomes of Influenza Requiring Hospitalization in Ontario, Canada. Clin Inf Dis 2007 ; 45 (12) : 1568-75.

Dr GÉRARD BOZET

Source : lequotidiendumedecin.fr