Objectif, minimiser les destructions irréversibles

Dermatologues et rhumatologues unis contre le rhumatisme psoriasique.

Publié le 02/03/2011
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LE RHUMATISME PSORIASIQUE représente une maladie grave et invalidante. C’est un rhumatisme inflammatoire chronique pouvant atteindre 70 % des patients psoriasiques plusieurs années après le début de leur atteinte cutanée. On estime que dans 80 % des cas, l’atteinte cutanée précède les signes articulaires. Mais les lésions articulaires peuvent dans 15 % des cas précéder les lésions cutanées ou apparaître de façon concomitante. Comme les lésions psoriasiques cutanées, le rhumatisme psoriasique, caractérisé par des douleurs articulaires inflammatoires prédominant la nuit et le matin, évolue par poussées entrecoupées de rémission plus ou moins longues. Son évolution est imprévisible et il existe un risque de destruction articulaire rapide et irréversible, s’il n’est pas diagnostiqué ou pas traité. L’atteinte unguéale du psoriasis cutané, selon de récentes données, constituerait un marqueur prédictif fort d’une évolution vers un rhumatisme psoriasique : 80 % des patients atteints de rhumatisme psoriasique sont porteurs d’une telle atteinte. L’atteinte du cuir chevelu et des plis sont également des signes qui doivent alerter.

La sentinelle.

Le dermatologue se trouve souvent « dans une situation de sentinelle » pour un diagnostic précoce du rhumatisme psoriasique. Face à un patient présentant des lésions psoriasiques cutanées, même minimes, le dermatologue doit donc penser à interroger son malade sur une éventuelle raideur matinale et procéder à un examen des doigts et orteils. Actuellement un groupe, d’experts, le GRAPPA travaille à la validation d’un questionnaire pour un dépistage du rhumatisme psoriasique. Que l’atteinte cutanée soit dominante ou que ce soit l’atteinte articulaire, dermatologues et rhumatologues doivent avoir une collaboration étroite pour une prise en charge optimale et un suivi satisfaisant : l’objectif étant de minimiser, voire de prévenir la survenue de destructions osseuses et articulaires irréversibles

Les anti – TNF alpha ont bouleversé la prise en charge du rhumatisme psoriasique, « non seulement par leur efficacité clinique et structurale mais également car ils permettent de bloquer la destruction articulaire », a souligné le Pr Hervé Bachelez. Etanercept (Enbrel des Laboratoires Pfizer), un anti-TNF alpha, apparaît particulièrement adapté à la prise en charge du rhumatisme psoriasique et a permis « aux dermatologues et rhumatologues de trouver un point de rencontre naturel pour étudier la prise en charge des patients atteints de rhumatisme psoriasique ». À travers l’étude PRESTA (Psoriasis Randomized Etanercept Study in subjects with psoriasis Arthritis), un essai multicentrique en double aveugle, incluant 752 patients présentant un psoriasis en plaques et un rhumatisme psoriasique actif, il ressort une efficacité de l’étanercept (50 mg/semaine) au bout de 24 semaines, tant sur les lésions cutanées que sur les lésions articulaires. Il faut noter que si la dose de 50 mg/semaine est optimale pour traiter les lésions articulaires, la dose de 50 mgx2 /semaine permet d’obtenir une efficacité plus conséquente et rapide sur les lésions cutanées.

D’après une conférence de presse des Laboratoires Pfizer avec la participation du Pr Hervé Bachelez (hôpital Saint-Louis Paris).

 Dr Martine DURON-ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8915