Arthrose

Des thérapies novatrices porteuses d’espoir

Publié le 06/12/2017
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Crédit photo : Phanie

La vision réductrice considérant l’arthrose comme une simple usure du cartilage est bien révolue : l’inflammation est au cœur des recherches sur l’arthrose. Notamment, une étude a montré que dans la gonarthrose avec lésions méniscales, la présence d’une synovite avec épanchement à l’IRM était associée à un risque plus important d’aggraver ou de développer de nouvelles lésions du cartilage à 18 mois (Abstract 2756).

Malgré ces données sur l’importance de l’inflammation synoviale, l’effet à long terme des infiltrations de corticoïdes dans l’arthrose fait toujours débat. Dans la gonarthrose, une étude a montré que les infiltrations de triamcinolone à délitement progressif étaient particulièrement intéressantes lorsque les patients présentaient des signes cliniques objectifs d’inflammation (épanchement, rougeur, etc.) [Abstract 934]. À l’inverse, une étude en conditions de vie réelle sur une cohorte de 4 796 participants avec gonarthrose a suggéré que les infiltrations de corticoïdes étaient associées à un risque de progression radiographique plus important (Abstract 1788). Cette étude observationnelle présentait néanmoins de nombreuses limites. Par exemple, les patients qui avaient été infiltrés avaient des symptômes plus sévères, et le biais d’indication est donc important. Le débat reste ouvert…

De nouvelles voies thérapeutiques prometteuses

En dehors des corticoïdes, de nouveaux traitements viennent ouvrir des perspectives enthousiasmantes. Ainsi, un inhibiteur de la voie Wnt, impliqué dans la dégradation du cartilage et le remodelage de l’os sous-chondral dans l’arthrose, montre des premiers résultats intéressants sur les symptômes, 52 semaines après une seule injection intra-articulaire (Abstract 935). Toujours dans la gonarthrose, une injection intra-articulaire unique de transcapsaïcine a montré des effets bénéfiques sur la douleur et la raideur à 12 semaines (Abstract 1191).

Enfin, la sprifermine, un agent recombinant du Fibroblast Growth Factor 18 (FGF-18), porte de nombreux espoirs avec les résultats préliminaires d’une étude de phase 2 dans la gonarthrose présentée par Marc Hochberg (Abstract 1L). Ce traitement, administré là encore par voie intra-articulaire à 4 doses différentes (30 ou 100 µg, tous les 6 ou 12 mois), est le premier à faire la preuve d’un effet structural en prévenant la perte du cartilage, mesurée à 24 mois par IRM, avec un effet dose-dépendant. Malheureusement, aucun effet n’était montré sur les symptômes (l’étude n’était pas conçue à cet effet). Ceci fera sans nul doute l’objet de futures études.

CHU Lariboisière

Dr Augustin Latourte

Source : lequotidiendumedecin.fr