EDITORIAL

Les jambes coupées

Publié le 10/07/2014
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Il arrive que l’actualité se télescope sur des sujets pour le moins inattendus. Cette semaine, deux histoires de jambes perdues ont créé l’événement de part et d’autre de l’Atlantique Sud.

La première paire est brésilienne. Elle appartient à la star du football brésilien Neymar. « Je ne sens plus mes jambes », a hurlé le jeune joueur après son choc avec un adversaire colombien en quart de finale du Mondial.

Diagnostic : fracture du rachis thoraco-lombaire. Et forfait pour l’idole. Le Dr Jose Luiz Runco, chef de l’encadrement médical de l’équipe brésilienne, a avoué que la situation avait provoqué un début de panique dans son staff.

Une vingtaine de degrés plus à l’est, en Afrique du Sud, les vedettes sont les jambes manquantes de l’athlète Oscar Pistorius. Jugé depuis début mars pour le meurtre de sa petite amie, le champion handicapé a tourné une reconstitution vidéo de la nuit où il a tiré sur la jeune femme. Destiné à la justice, ce film a fuité dans les médias. On y voit Pistorius se déplacer sur ses moignons, son arme pointée devant lui. La scène accrédite la thèse de la défense selon laquelle l’athlète n’était pas un superhéros invincible mais qu’il était au contraire un être hypersensible, diminué physiquement par son handicap. Raison pour laquelle il aurait tiré quatre fois de suite la nuit du drame, lorsque, selon sa version des faits, il croyait avoir affaire à un cambrioleur chez lui.

Là encore, un homme de l’art – Wayne Derman, médecin-chef de l’équipe paralympique sud-africaine aux Jeux de Londres en 2012 – témoigne : « Bien qu’il déteste qu’on le plaigne, la dure vérité, c’est qu’il n’a pas de jambes ! »

K. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9342