Rhumatisme psoriasique

Trois nouvelles molécules

Publié le 07/04/2016
Article réservé aux abonnés

L’aprémilast a eu l’AMM européenne et est en attente de prix. Cette molécule a fait la preuve de son efficacité dans le rhumatisme psoriasique avec le programme d’études PALACE où elle a démontré sa supériorité par rapport au placebo tant sur la partie rhumatologique que cutanée. « L’intérêt de ce traitement est sa prise orale. En termes d’efficacité, cette molécule semble se placer en dessous des anti-TNF. Cependant elle sera peut-être amenée à prendre progressivement la place du méthotrexate, sous réserve d’un coût de prescription raisonnable. Elle sera prescrite seule ou en association avec un traitement classique à la posologie de 60 mg/j après titration en début de traitement » explique le Pr Richette. La tolérance de l’aprémilast est globalement bonne avec quelques épisodes infectieux et des signes digestifs signalés.

L’ustékinumab, en association ou non avec le méthotrexate


L’ustékinumab présente l’intérêt d’être administré sous forme d’injection sous-cutanée tous les 3 mois. Il est bien connu des dermatologues qui l’utilisent depuis 2-3 ans (efficacité démontrée sur les lésions cutanées), moins des rhumatologues. L’ustékinumab a l’AMM dans le rhumatisme psoriasique où il est recommandé en association (ou non) avec le méthotrexate chez les patients ayant une réponse inadéquate à un traitement de fond antérieur.
Le programme de développement (études PSUMMIT) a montré la supériorité de l’ustékinumab aux posologies de 45 et 90 mg en SC tous les 3 mois par rapport au placebo. « La posologie (45 mg) en SC toutes les 12 semaines, peut être augmentée à 90 mg chez les patients de plus de 100 kg. Les essais PSUMMIT ont par ailleurs montré la capacité de l’ustékinumab à freiner les lésions structurales du rhumatisme psoriasique. À noter l’existence d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) chez les patients ayant une MICI associée » précise le Pr Richette.

Sécukinumab : efficacité démontrée dans FUTURE


Des deux inhibiteurs de l’IL-17, brodalumab et sécukinumab, seul le sécukinumab a poursuivi son développement (celui du brodalumab a été arrêté du fait de troubles de l’humeur).
En dermatologie, « l’efficacité du sécukinumab sur le psoriasis est impressionnante. L’étude de Langley et al (1) a montré la supériorité du sécukinumab à la dose de 150 et 300 mg par rapport à l’étanercept, un anti-TNF », note le Pr Richette, précisant qu’ « en revanche en gastro-entérologie, le développement du sécukinumab s’est arrêté faute d’efficacité dans la maladie de Crohn ».

En rhumatologie, les études FUTURE ont étudié dans le rhumatisme psoriasique, trois posologies de sécukinumab (75, 150 et 300 mg) en SC versus placebo. Le Pr Richette souligne que « ces essais ont montré la supériorité du sécukinumab 150 et 300 mg par rapport au placebo et la supériorité d’une posologie de 300 mg (versus 150 mg) chez les patients en échec d’un anti-TNF. La posologie recommandée est de 150 mg. Elle peut être augmentée à 300 mg chez les patients qui ont été résistants aux anti-TNF. Les effets secondaires du sécukinumab sont proches de ceux associés aux anti-TNF, c'est-à-dire un risque accru d’infections ».

D’après un entretien avec le Pr Pascal Richette, hôpital Lariboisière, Paris

(1) Langley RG et al, N Engl J Med 2014;371:326-38

Dr Sophie Parienté

Source : Bilan Spécialiste