EULAR

Un septuagénaire en pleine forme

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Publié le 06/09/2017
EULAR 2017

EULAR 2017
Crédit photo : DR

Cette année, l’European League Against Rheumatism (Eular) fête son 70e anniversaire. L’occasion de célébrer un des acteurs majeurs de la rhumatologie européenne mais aussi internationale. Et au sein du duquel de nombreux rhumatologues français ont joué un rôle important. « Le tout premier président de l’Eular, en effet, était un Français : le Pr Matthieu Pierre Weil, qui l’a présidé de 1947 à 1949. Ensuite, il y a eu le Pr Jacques Forestier (1957-1959), le Pr Stanislas de Seze (1969-1971), le Pr Michel G. Lequesne (1987-1989), le Pr Hubert Roux (1997-1999) », précise le Pr Maxime Dougados, qui a lui aussi dirigé l’Eular de 2011 à 2013.

L’Eular n’est pas une société savante comme les autres. Ses membres ne sont pas des rhumatologues pouvant adhérer à titre individuel. « Il s’agit de sociétés savantes nationales. Ainsi, la Société française de rhumatologie est membre de l’Eular, qui accueille aussi des organisations de patients ou des structures représentant les professionnels de santé, non médecins », indique le Pr Dougados, en précisant que la société européenne regroupe aujourd’hui 44 pays membres.

Une implication dans les recommandations, la recherche et la formation

Une des premières missions de l’Eular est la diffusion de recommandations scientifiques. « J’ai été à l’origine de l’élaboration de la première recommandation. Elle portait sur la gonarthrose et a été rendue publique lors du congrès de Nice en 2000. Ensuite, de nombreux Français ont joué un rôle actif dans la mise en œuvre de ces recommandations. On peut citer le Pr Thomas Bardin pour la prise en charge de la goutte, le Pr Serge Perrot pour la fibromyalgie ou la Pr Laure Gossec pour le rhumatisme psoriasique », indique le Dr Dougados.

Sinon, comme de nombreuses sociétés savantes, l’Eular soutient de jeunes chercheurs en attribuant des bourses de recherche. « Lors de ma présidence, j’ai créé en 2013 une fondation, appelée FOREUM, qui a aussi vocation à soutenir des projets de recherche, notamment avec des fonds de l’industrie pharmaceutique. Statutairement, l’Eular peut vendre des produits à l’industrie pharmaceutique, par exemple des stands lors de son congrès. Mais elle ne peut pas être financée directement par des firmes. En revanche, cela est possible pour la Fondation qui peut ainsi développer de nouveaux projets de recherche », indique le Pr Dougados.

L’Eular est aussi engagée dans la formation initiale des internes de rhumatologie, notamment à travers des enseignements on-line. « Chaque interne passe environ une heure par semaine pendant deux ans sur ce cours. Et au terme de cette formation, l’Eular délivre un certificat à l’étudiant. Les Pays-Bas et l’Angleterre ont rendu obligatoire ce cours on-line dans leur cursus de formation initiale et la France est sur le point de faire de même. C’est une excellente façon d’asurer une certaine homogénéisation de l’enseignement de la rhumatologie au niveau européen », indique le Pr Dougados. Ici encore de nombreux enseignants français ont joué un rôle primordial dans l’élaboration de cet enseignement en ligne avec notamment la participation appréciée du Pr Eric Hachulla.

Congrès de l'Eular : le rendez-vous incontournable en rhumatologie

Chaque année, entre 800 et 1 200 rhumatologues français participent au congrès de l’Eular, qui accueille environ 15 000 personnes. « Un vrai tournant a eu lieu avec le congrès de Nice en 2000. C’est vraiment à ce moment que l’Eular a pris une dimension nouvelle, avec une organisation calquée sur les congrès américains, notamment avec la mise en place d’un comité de lecture indépendant pour relire les abstracts présentés lors du congrès. Aujourd’hui, c’est très organisé. À chaque congrès, il y a environ 125 présentations orales et 1 500 posters. Et il s’agit d’un rendez-vous qui compte pour les firmes. Bien souvent, c’est à l’Eular qu’elles présentent des résultats importants, par exemple des résultats d’études de phase III », indique le Pr Dougados.

D’après un entretien avec le Pr Maxime Dougados, président de l’Eular (2011-2013), membre du board of trustees de la fondation Foreum, chef du service de rhumatologie B de l’hôpital Cochin à Paris et président de la Collégiale de rhumatologie de l’APHP

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr