Certes, le retrait officiel de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’OMS ne date que de 1990, et des préjugés subsistent encore. Mais peut-on accepter, vingt ans après, que des médecins proposent un traitement pour « soigner » l’homosexualité ? C’est ce que fait une clinique de Barcelone, la Policlinica Tibidabo, et ce que condamnent les autorités régionales de Catalogne. Elles ont ouvert une enquête et l’établissement risque une amende.
Selon le journal « El Pais », la clinique propose des traitements médicamenteux et un suivi psychologique pour « convertir » les homosexuels, les patients volontaires pouvant être de jeunes pratiquants qui estiment que leur orientation sexuelle est incompatible avec leur religion. « Personne ne veut être homosexuel, cela vous tombe dessus. S’ils pouvaient changer leur orientation sexuelle grâce à une pilule, 99 % le feraient », justifie le Dr Joaquin Muñoz, un psychiatre de la clinique.
« Il est totalement inadmissible, au XXIe siècle, d’accepter que des professionnels de santé prétendent soigner l’homosexualité. On ne peut pas soigner ce qui n’est pas une maladie », s’indigne la Coordination gays et lesbiennes (CGL).
Plusieurs milliers d’homosexuels espagnols ont été emprisonnés sous la dictature de Franco. L’homosexualité a été dépénalisée en 1979, quatre ans après la mort du Caudillo. Aujourd’hui, l’Espagne est l’un des rares pays à autoriser les homosexuels à se marier et à adopter des enfants.
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