L'accréditation est une démarche facultative de gestion des risques qui concerne tous les médecins exerçant une spécialité ou une activité médicale à risque en établissements de santé. Un médecin accrédité perçoit une aide financière versée par la caisse primaire d'Assurances-maladies (CPAM) pour sa prime de responsabilité civile professionnelle. Les organismes d’accréditation (OA) gèrent l’accréditation des médecins et assurent la gestion des risques de la spécialité. L'OA agréé de l'Association française d'urologie (OA-accréditation-AFU) a obtenu l'agrément de la Haute Autorité de santé (HAS) le 20/12/ 2007, il sera renouvelé le 27 mars 2013.
Seulement 300 urologues accrédités
L’OA AFU envisageait que la moitié des urologues libéraux et un quart des urologues hospitaliers, membre de l’AFU, s’engagent dans l’accréditation. Cette prévision s’est d’abord concrétisée puis de nombreux abandons ont eu lieu et actuellement environ 300 urologues sont accrédités. Ces abandons sont liés à la complexité initiale de la démarche et de l’appropriation du Système d’information de l’accréditation des médecins (SIAM), la difficulté pour l’OA AFU à gérer les retards des engagés et le manque de motivation pour une démarche dont l’intérêt est perçu pour beaucoup comme exclusivement financière. L’inscription des urologues hospitaliers n’ayant pas d’activité libérale reste difficile du fait de l’absence d’incitation et de la difficulté à la mise en place de la part complémentaire variable.
En ce début d'année 2017, l'actualité de l'OA AFU est marquée par la mise en œuvre difficile de SIAM 2 et l’érosion progressive du nombre d’urologues engagés et accrédités.
Vers un autre système d'accréditation
L'expérience des premiers programmes de la spécialité et les difficultés pratiques de la démarche ont été analysées avec les autres organismes d'accréditation, permettant d’élaborer des corrections. Il a été ainsi proposé par la HAS un nouveau SIAM.
Comme tout nouveau système informatique, celui-ci génère de nombreux bugs et impacte le fonctionnement de l’OA. Cependant il amène aussi des progrès dans la démarche avec notamment l’analyse par l’urologue en utilisant le système ALARM de ses EIAS et l‘apparition d’un compteur chronologique. Le nouveau cahier des charges applicable aux organismes d’accréditation devrait permettre un traitement accéléré des dossiers.
L’autre actualité de ce début d’année est la confirmation de la place de l'accréditation dans le développement professionnel continu (DPC) et la précision avec l’Agence nationale pour le développement continu (ANDPC) des modalités de validation.
Par ailleurs, la bourse urorisq vient d’être lancée pour promouvoir des travaux dans le domaine de la gestion des risques. Son but est de favoriser la réalisation d’actions concrètes évaluées sur la qualité des soins en urologie.
Un nouveau référentiel de la gestion des risques
Enfin, le nouveau référentiel risque urologie (RRU), programme de la spécialité en gestion des risques, sera disponible prochainement, adapté au nouveau SIAM avec une simplification, une modification chronologique et une meilleure adéquation avec l'activité des urologues. Les activités de formation et d'évaluation de pratique seront modifiées avec notamment des web formations et des ateliers de simulation en gestion de risque. Dans quelques mois sera mise en place l’accréditation des équipes d’urologues travaillant dans un même cabinet libéral ou service hospitalier, ou intervenant sur le même plateau technique. Dans l’avenir cela devrait permettre de stimuler l’engagement des urologues et faire face à la diminution du nombre d’accrédités.
Les enseignements tirés de l'analyse des évènements indésirables associés aux soins (EIAS) seront poursuivis sous forme d'EIAS remarquables et de solution sécurité patient (SSP) édités par la HAS. L’OA AFU a participé à l‘élaboration des SSP concernant les particularités de la prise en charge des enfants en ambulatoire, la répartition des rôles entre anesthésistes et chirurgiens et enfin la gestion des prélèvements au bloc opératoire. D’autres travaux sont en cours et l’OA AFU y participe activement.
L'avenir de OA AFU est donc tracé avec une adaptation au nouveau système d’information, le développement de l’accréditation en équipe et une volonté de sortir du cadre strict imposé par la HAS dans le cadre de la démarche, comme en témoignent la bourse urorisq et les sujets abordés lors des journées urorisq.
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