À chaque étape de la crise sanitaire, le gouvernement a « pu compter » sur la pleine implication des médecins des centres de santé, a salué ce jeudi Olivier Véran, lors de l’ouverture du 60econgrès national des centres de santé, à Paris. Qu'il s'agisse de la mobilisation lors de la première vague « dans des conditions extrêmement difficiles », de l'engagement dans la campagne vaccinale ou autour des tests, ces structures et les praticiens salariés qui y exercent ont été au rendez-vous de la continuité des soins, a applaudi le ministre de la Santé.
Jouer collectif
Selon lui, l’épidémie a même conforté le modèle territorial des centres de santé. Notamment parce que ces héritiers des dispensaires donnent leur sens à la notion de responsabilité populationnelle, « axe majeur de la politique de santé du quinquennat » d’Emmanuel Macron.
Côté coopérations, la crise a « conduit les professionnels de santé à travailler ensemble dans ce contexte extrêmement tendu. Dans l’immense majorité des cas, ce sont des collaborations fructueuses qui ont été efficaces et utiles aux patients ». Cette dynamique collégiale doit être poursuivie. Il faut « accélérer les transformations engagées et jouer collectif, parce que l’accès aux soins pour tous n’est pas encore une réalité pour l’ensemble de nos concitoyens », cadre Olivier Véran.
Le ministre va jusqu'à souhaiter la montée en puissance de ces centres où exercent des praticiens salariés, aux tarifs opposables et en tiers payant. « Reconstruire le système de santé, c’est amplifier les structures dans lesquelles vous avez le choix de pratiquer », a-t-il plaidé. Déjà, les centres de santé ont connu une croissance de 30 % depuis 2017, mais « on peut faire mieux », analyse Olivier Véran, convaincu, qu’il faut accélérer les partenariats entre professionnels.
Optimisme ?
Et de louer encore les conditions de travail dans ces centres de santé où le ministre assure avoir rencontré à chaque fois « des soignants heureux, épanouis, qui travaillent ensemble ». Une remarque bien optimiste qui n’a pas manqué de faire rire une partie de la salle, tandis qu’Olivier Véran poursuivait son discours pré-enregistré, évoquant les professionnels qui auraient retrouvé « leur sens de leur travail et de leur vocation ».
Olivier Véran a demandé enfin aux soignants de réserver le meilleur accueil possible aux infirmiers en pratique avancée (IPA). Objectif : « trouver les voies et les moyens pour qu’ils puissent s’intégrer efficacement au protocole de soins ». L’IGAS devrait rendre cet automne un rapport sur les pratiques avancées, les professions médicales intermédiaires et les protocoles de coopération, ce qui permettra de définir les grandes lignes d’évolution des nouveaux métiers. Une mission qui semble lui tenir à cœur : « Une équipe qui compte un médecin, une IPA, une infirmière, un kiné ou un ergothérapeute est une équipe qui gagne. »