Médicaments

Amoxicilline et paracétamol : reprise des approvisionnements dans les prochaines semaines

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Publié le 14/12/2022
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Lors d’un point presse sur les pénuries de médicaments, les agences et autorités sanitaires ont indiqué que les tensions sur l’amoxicilline et le paracétamol devraient commencer à se résoudre dans les « prochaines semaines ».

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La situation devrait finir par se détendre. Mais ce, pas avant quelques semaines, voire quelques mois. C’est ce qui se dégage d’un briefing presse consacré aux pénuries de paracétamol et d’amoxicilline organisé ce 14 décembre en présence de membres du cabinet du ministre de la Santé, de la Direction générale de la santé (DGS) et surtout de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Pour rappel, les approvisionnements en paracétamol sont perturbés depuis plusieurs mois. De fait, l’ANSM avait déjà alerté sur de premiers risques de pénurie cet été. Certes, à l’heure actuelle, « la situation apparaît plus confortable (qu’auparavant) même si elle reste à stabiliser » pour les formes orales adultes, et les formes injectables apparaissant épargnées, rassure l’instance. Cependant, de fortes tensions continuent de toucher les formes destinées à l’enfant – suppositoires pédiatriques et suspensions buvables pédiatriques. S’ajoutent depuis cet automne des pénuries d’amoxicilline qui concernent là encore surtout les formes pédiatriques.

Augmentation record de la demande de paracétamol

À l’origine de ces difficultés se trouvent deux tendances opposées. À commencer, par une diminution de la production par rapport aux années pré-Covid. Comme l’explique l’ANSM en particulier pour l’amoxicilline, du fait d’une demande moindre pendant la crise sanitaire, « les usines ont eu des activités plus réduites » pendant deux ans, et n’ont pas repris leur production habituelle en 2022. Problème : la reprise des infections hivernales se révèle « assez forte », d’où une demande accrue.

Et cette demande atteint même des records pour le paracétamol. De fait, en 2022, la consommation de paracétamol a augmenté de 13 % par rapport aux années précédentes « notamment à partir d’octobre, (avec) des dizaines de millions de boîtes vendues », souligne l’ANSM.

Premières améliorations dans les prochains jours… chez les laboratoires

Dans ce contexte, diverses mesures ont été prises afin de rationaliser la gestion des stocks. Pour les deux médicaments, « un contingentement strict » de certaines ventes a été appliqué, l’approvisionnement direct des officines auprès des industriels a été fermé, avance l’ANSM.

Si bien que pour l’amoxicilline notamment, la situation pourrait commencer à se résoudre. Ces contingentements devraient « se répercuter dans les prochains jours », se félicite l’ANSM, selon qui les laboratoires « commencent à reconstituer leurs stocks ».
Cependant, ces premiers progrès ne devraient se faire sentir dans les officines que « dans les prochaines semaines ». « La situation reste tendue sur amoxicilline et le paracétamol et pourrait se détendre dans les prochaines semaines, voire dans les prochains mois » seulement, estime l’instance, qui souligne l’« inertie » liée à la complexité des chaînes d’approvisionnement.

En attendant d’autres mesures sont prises. D’abord, l’ANSM recherche de nouvelles voies d’importation, même si la démarche semble compromise du fait de l’étendue internationale des tensions.

Appel à des consommations raisonnées

Mais surtout, l’instance compte agir sur la demande. Et en particulier pour l’amoxicilline. « Un autre axe engagé (concerne) le respect du bon usage », plaide l’ANSM.

Pour rappel, le mois dernier, l’instance, avec diverses sociétés savantes de pédiatrie et d’infectiologie, avait communiqué sur ce bon usage et diffusé des recommandations : limitation des durées de traitement à cinq jours (« ce qui est important, c’est la posologie », souligne l’ANSM), réalisation de TROD avant utilisation des antibiotiques, etc.
À noter que l’utilisation d’autres formes d’amoxicilline (adaptation de formes adultes chez l’enfant) ou d’autres antibiotiques étant possibles, l’ANSM « reste vigilante sur les reports » qui pourraient générer de nouvelles tensions.


Source : lequotidiendumedecin.fr