Cette année encore, le mélanome métastatique a été la vedette de ce congrès parisien de dermatologie qui s’est tenu du 9 au 13 décembre et qui a réuni 4 200 médecins, Les thérapies ciblées telles que les traitements combinés anti-BRAF et anti-MEK (vémurafénib et cobimétinib) semblent montrer un bénéfice significatif en terme de survie sans récidive mais les données en survie globale sont attendues.
Les immunothérapies de 2e génération, avec les anti-PD1 (programmed cell death protein 1) confirment leur efficacité dans le mélanome métastatique avec un taux de réponse de 30 % à 40 %. Toutefois, après les révolutions des thérapies ciblées et immunothérapies au stade métastatique, il n’y a pas de véritable avancée dans les stades précoces de la maladie.
Le psoriasis sous toutes ses formes aura grandement bénéficié des biothérapies. « les progrès sont si importants que le critère de jugement dans les nouvelles études n’est plus le PASI 74 (diminution des lésions sur 75 % de la surface cutanée atteinte), mais le PASI 90 voire 100 », vient d’affirmer le Pr Jean-Luc Schmutz (CHU de Nancy). Parmi les biothérapies classiques, l’infliximab serait la plus active, l’adalimumab et l’ustékinumab auraient une efficacité similaire. Des questions relatives aux durées de traitements ainsi qu’au risque d’apparition secondaire d’anticorps sous biothérapie restent en suspens. Les anti-IL 17 apporteraient-elles la solution ? Trois molécules – secukinumab, ixekizumab et brodalumab – sont à un stade le développement est très avancé (secukinumab, ixekizumab et brodalumab) dans cette pathologie. Administrés en sous cutané, ces moldécules offrent rapidement un niveau de réponse très élevé.
Dans le domaine de la dermatologie clinique, plusieurs articles concernent la pemphigoïde bulleuse (PB) cutanée. Une étude prospective multicentrique française menée sur 120 patients confirme l’efficacité des corticoïdes topiques puissants qui réduisent de manière marquée et précoce le taux des auto-Ac circulants (anti-BP180-NC16a ou anti-BP230). La pemphigoïde bulleuse est associée à un risque accru de troubles neurologiques (AVC, démence ou maladie de Parkinson). Une grande étude taïwanaise a aussi montré que les patients ayant eu une gale ont un risque accru de PB ce qui incite à prendre des mesures pour limiter les épidémies de gale dans les institutions pour personnes âgées.
Les médicaments peuvent aussi être à l’origine de pemphigoïdes. Plusieurs cas de PB ont été rapportés sous gliptines.
La maladie cœliaque, que l’on sait en constante augmentation, peut se manifester par des formes dermatologiques frustes qui doivent faire évoquer son diagnostic. En dehors de la prédisposition génétique qui permet d’identifier les patients à risque, il semble exister d’autres facteurs environnementaux inconnus pour expliquer l’apparition de cette maladie.
Le MIT, allergène de contact de l’année
En allergologie, la méthylisothiazoline (MIT) est encore une fois l’allergène de contact de l’année. En France, cette allergie de contact est en constante augmentation et devrait être ajoutée à la liste des tests standard.
Le MIT devrait, selon une recommandation européenne être supprimé de certains cosmétiques mais il n’y a pas de texte officiel d’application. Il est préoccupant de retrouver du MIT dans de nombreux produits (lingettes nettoyantes, produits ménagers, peintures et produits d’encollage) car elle entraîne des allergies de contact du visage ou des mains mais aussi des eczémas des parties découvertes avec sensibilisation des petits enfants. Elle peut même être à l’origine de crises d’asthme par expositions aéroportées.
il est regrettable qu’un risque potentiel lié aux parabens suspectés d’être perturbateurs endocriniens soit remplacé par un risque réel d’allergie au MIT.
Dr Pascale Ogryzek
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