On le disait depuis longtemps. Une étude vient de le confirmer : les prothèses auditives freineraient le déclin de la mémoire. Sur près de 4.000 personnes suivies pendant 25 ans, des chercheurs ont analysé l'évolution des fonctions cognitives des personnes âgées souffrant de troubles auditifs. Si la presbyacousie majore significativement le déclin de la mémoire, ce n’est pas le cas des porteurs de prothèses auditives dont le déclin ne diffère pas du groupe de personnes qui ne se plaignent pas de perte d'audition.
"Ces résultats sont en faveur de la prise en charge et du dépistage de l'audition", explique la professeure Hélène Amieva, épidémiologiste de l'Inserm, à Bordeaux, responsable de l'étude présentée jeudi. "On estime que deux tiers des personnes de 70 ans ou plus ont une perte auditive", souligne la chercheuse. Or ces troubles auditifs contribuent à réduire les stimulations sensorielles qui diminuent avec le vieillissement (odorat, goût, vue...). Ils peuvent également avoir des conséquences sur le plan social et fonctionnel (isolement social, repli sur soi, symptômes dépressifs...) qui aboutissent "à moins de stimulations".
Diverses études suggèrent l'implication des troubles auditifs dans le fonctionnement intellectuel, la dépression, les activités sociales, les actes courants de la vie quotidienne. Une étude américaine, dirigée par Franklin Lin, publiée en 2013 a rapporté un lien entre la sévérité de la perte auditive et le déclin cognitif mesuré sur six ans. L'étude Inserm, parue récemment dans une revue spécialisée, le Journal of American Geriatrics Association, confirme ces travaux.
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