Comment préserver l’acuité visuelle dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sèche ? Un travail des National Institutes of Health (NIH) basée sur l’analyse post-hoc des études Areds et Areds2 apporte des réponses. Selon les chercheurs américains, une supplémentation orale d’antioxydants ralentit la progression de la DMLA sèche de stade avancé. Les résultats sont publiés dans Ophtalmology.
Cet effet permettrait ainsi aux patients de préserver leur vision centrale en freinant la propagation de l’atrophie dans la région centrale de la macula (fovéa), la zone où l’acuité visuelle est la plus haute et « essentielle pour lire ou conduire », explique le Dr Tiarnan Keenan, premier auteur de l’étude.
L’efficacité de cette supplémentation avait déjà été établie dans l’étude Areds pour les formes intermédiaires à avancées de la maladie, avec une réduction de 25 % du risque de développer des stades avancés. Pour le Dr Tiarnan Keenan, « étant donné qu’il n’existe que peu d’options thérapeutiques pour les patients ayant une DMLA sèche de stade avancé pour conserver ou restaurer la vision, la supplémentation en antioxydants est un outil simple qui peut ralentir la perte de la vision centrale, même pour ceux étant au stade avancé ». L’équipe prévoit de confirmer ces résultats dans un prochain essai clinique dédié.
Lutéine et zéaxanthine, plus efficaces que le bêtacarotène
Le supplément au banc d’essai avait été développé lors du premier essai Areds (2001), connu sous le nom de formule éponyme. Sous forme orale, il contient des antioxydants, avec 500 mg de vitamine C, 400 UI de vitamine E et 15 mg de bêtacarotène, ainsi que 80 mg de zinc et du cuivre. Dans l’étude Areds2, commencée en 2006, les auteurs avaient évalué l’efficacité de différentes formulations modifiées : addition d’oméga 3, remplacement du bêtacarotène par de la lutéine et de la zéaxanthine, des antioxydants protecteurs de la vision, et réduction du zinc. La formulation avec lutéine/zéaxanthine et moins de zinc avait amélioré l’efficacité tout en limitant certains risques (cancer du poumon chez les fumeurs avec le bêtacarotène et maux d’estomac avec le zinc à dose élevée).
Plus efficace pour une atrophie étendue
Les participants de l’étude étaient à différents stades de DMLA et les auteurs ont pu montrer des différences d’efficacité en fonction de l’avancée de l’atrophie et de sa localisation. Les patients avec atrophie localisée venaient de la cohorte Areds (398 yeux pour 318 participants) et d’Areds2 (1 210 yeux pour 891 participants). Dans le groupe Areds, la formulation initiale a été évaluée versus placebo ; dans le groupe Areds2, la nouvelle formulation a été comparée à l’initiale, et certains participants ont également été assignés à différentes formulations du supplément.
Ainsi, pour les yeux Areds sans atrophie centrale, le supplément a freiné la progression vers la macula centrale comparé au placebo. Pour les yeux Areds2 sans atrophie centrale, le supplément avec lutéine/zéaxanthine a freiné la progression comparé au supplément sans ces antioxydants. De plus, les yeux avec une atrophie au niveau de la région centrale ont tiré de plus petits bénéfices du supplément tandis que ceux dont l’atrophie s’étendait au-delà de la région centrale ont vu la progression se réduire d’au moins 55 % sur une durée moyenne de 3 ans par rapport à ceux sous placebo.
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