On a beaucoup parlé d’HTA lors de ce congrès. Pourquoi ce regain d’intérêt ?
Dr Thierry Denolle. Il n’y a pas eu forcément plus de communications sur l’HTA cette année, mais il est vrai que nous avons été très virulents, plusieurs études récentes ayant montré que la prise en charge de l’HTA se dégrade en France, en particulier chez la femme. À force de banaliser l’hypertension en en faisant un simple facteur de risque, on a oublié qu’il s’agit d’une maladie, qui peut tuer.
Comment améliorer les choses ?
Dr T. D. À la SFHTA, nous avions anticipé ces mauvais résultats et avions publié dès 2017 un livre blanc avec 60 propositions que nous avons portées auprès de toutes les instances. Mais pour le moment, c’est un peu la patate chaude que tout le monde se repasse et les choses n’ont pas vraiment bougé. Les appareils d’automesure ne sont toujours pas remboursés alors qu’il faudrait que chaque hypertendu puisse en avoir un. La MAPA est le gold standard de la mesure de la PA mais reste hors nomenclature. Quant aux médicaments, la France reste l’un des seuls pays à ne pas rembourser les trithérapies en associations fixes tandis que l’éplérénone n’est toujours pas prise en charge dans l’hyperaldostéronisme primaire… Désormais, la balle est davantage dans le camp des politiques que dans celui des médecins !
Dans les couloirs, il a été beaucoup question des futures recos françaises sur les seuils tensionnels. Où en est-on ?
Dr T. D. Après la publication des guidelines américaines ayant abaissé les seuils définissant l’HTA et de celles de l’Europe ayant revu à la baisse les objectifs tensionnels, nous espérions présenter l’avis de la SFHTA sur les seuils en décembre. Nous avons été un peu optimistes car ce n’est pas si simple. Il y a beaucoup de données à analyser et de questions non résolues, comme celle par exemple des correspondances de seuil entre les différentes techniques de mesure.
* Président sortant de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA)
Dr Thierry Denolle* : « À force de faire de l’HTA un simple facteur de risque, on oublie qu’il s’agit d’une maladie qui peut tuer »
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