Quelle valeur accorder à l'indice de masse corporelle (IMC) pour juger de l'état de santé ? Si aujourd'hui on connaît la valeur péjorative de l'IMC dans la survenue de pathologies et les risques de mortalité, une étude américaine publiée le 5 juillet dans la revue PLOS ONE revient sur ce sujet en remettant en partie en cause l'importance de cet indice.
L'importance d'autres facteurs de risque
Cette vaste étude de cohorte rétrospective américaine publiée dans la revue PLOS ONE, a porté sur 554 332 adultes qui ont répondu à une enquête de santé entre 1999 et 2018, en s'appuyant parallèlement sur une base de données sur les décès. Plus de 75 000 personnes sont décédées durant la période étudiée. En plus de la prise en compte de l'IMC, d'autres données ont été recueillies : l'âge, le sexe, l'activité physique, le tabagisme, la consommation d'alcool, d'éventuelles maladies chroniques.
Par d'augmentation de la mortalité pour un IMC allant jusqu'à 29,9
Un des principaux résultats de ce travail montre que « le risque de mortalité toutes causes confondues était similaire dans une large fourchette d'IMC : par rapport à un IMC de 22,5 à 24,9 kg/m2, le RR ajusté était de 0,95 pour un IMC de 25,0 à 27,4 ; et de 0,93 pour un IMC de 27,5 à 29,9 ». Mais pour un IMC ≥ 30, le risque de mortalité augmentait de 21 à 108 %.
Comme l'a indiqué à l'AFP, Aayush Visaria, un des coauteurs de l'étude : « le calcul de l'IMC seul n'est pas un très bon indicateur de santé ». Cette mesure a son « utilité » car elle est « très simple à calculer et très accessible », mais d'autres facteurs devraient être pris en compte. Ainsi, par une analyse de la valeur de l'IMC en fonction de l'âge, par exemple, il apparaît que « les adultes plus âgés n'ont montré aucune augmentation significative de la mortalité entre un IMC compris entre 22,5 et 34,9, tandis que chez les jeunes adultes, cette absence d'augmentation était limitée à un IMC compris entre 22,5 à 27,4 », souligne l'étude.
Même si le surpoids reste associé à des maladies comme le diabète ou des maladies cardiovasculaires, « j'ai vu des personnes avec des IMC similaires et des conséquences très différentes pour leur santé », a souligné Aayush Visaria.
(Avec l'AFP)
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