Une expertise collective de l’Inserm a étudié, sur de nombreux travaux internationaux, l’impact des interventions et des politiques de prévention en fonction de la position socioéconomique et identifié les stratégies les plus à même de réduire les inégalités sociales dans le domaine de l’alimentation et de l’activité physique. Les experts proposent de concevoir et promouvoir des programmes qui apportent des bénéfices à la fois à l’ensemble de la population mais aussi des actions qui s’adressent aux différents groupes sociaux en fonction des risques et besoins auxquels ils sont confrontés.
Les interventions efficaces sont selon les experts, d’abord celles pratiquées en population générale. L’apposition de logos, du type trafic light simple (un jugement global sur les qualités nutritionnelles de l’aliment, par une seule pastille rouge, orange ou verte) semble être l’étiquetage nutritionnel le mieux accepté et compris par les personnes les plus à risque nutritionnel, notamment celles des classes défavorisées. D’autant que cette apposition de logo, pourrait également influer sur les stratégies de l’industrie alimentaire vers une teneur moins importante en gras et en sel dans ses produits. En France, la politique du plan national nutrition santé a choisi l’axe des engagements volontaires des industriels, qui a donné de bons résultats, mais qui devraient être généralisée pour être efficace.
L’Inserm prône également la limitation de la publicité mettant en avant des produits alimentaires de profil nutritionnel défavorable, qui est susceptible de contribuer à des bénéfices de santé, en particulier quand cette publicité s’adresse aux enfants. Mais l’institution ne tranche pas sur la question de savoir si une telle limitation de la publicité doit relever d’actions volontaires d’entreprises ou d’une intervention règlementaire. La politique de taxe nutritionnelle des aliments défavorables sur le plan sanitaire, n’est rentable en terme de réduction des inégalités de santé alimentaires que si elle s’accompagne de mesures de compensation de pouvoir d’achat pour les populations à bas revenu, via, par exemple, des subventions ciblées.
D’autres interventions, plus ciblées portent leurs fruits. Il s’agit de programmes d’assistance par le biais de coupons mensuels pour promouvoir l’achat d’aliments jugés favorables à la santé. Selon l’Inserm, le rapport cout-efficacité de ce type d’intervention est d’autant meilleur que l’intervention est ciblée sur un petit nombre de ménages. En revanche, les données sur les interventions dans les écoles et les familles visant à promouvoir l’activité physique des populations favorisées n’étaient pas probantes. Le rapport de l’Inserm insiste en conclusion sur le manque de recherches dans le domaine de l’intervention sur la santé des populations et la nécessité de développer et de structurer ce champ de recherche.
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