La cimentoplastie mieux cadrée et maîtrisée, d'après les spécialistes réunis au dernier congrès de neuroradiologie

Publié le 01/04/2019
vertébroplastie

vertébroplastie
Crédit photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE

Le 46e congrès de la Société française de neuroradiologie qui s’est tenu du 27 au 29 mars, à Paris, a été l'occasion de faire le point sur les avancées de nombreux traitements, dont la cimentoplastie qui a déjà près de 30 ans.

Depuis sa mise au point en 1987 au CHU d’Amiens, la cimentoplastie ou vertébroplastie, s’est perfectionnée. L’intervention consistant à injecter, sous contrôle scanner, une résine acrylique qui solidifie en quelques minutes dans la lésion osseuse à traiter, est simple, sûre (le risque infectieux est exceptionnel) et sans grande contre-indication, « à condition que le patient puisse être placé en décubitus ventral », explique le Pr Frédéric Clarençon, neuroradiologue interventionnel à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). « Elle peut être réalisée sous sédation consciente, le patient peut se lever au bout de six heures et sortir dans les 24 à 48 heures. » Seuls freins : l’existence préalable d’une infection, d’une compression médullaire - qui ressort alors de l’intervention urgente du neurochirurgien - ou d’un hématome sur le trajet du trocart par lequel sera insérée l’aiguille d’injection.

Un effet carcinolytique ?

Initialement conçue pour traiter des tumeurs primitives (hémangiomes vertébraux agressifs), la vertébroplastie percutanée s’est développée dans le traitement plus général du rachis douloureux. Elle fait aujourd’hui partie intégrante de l’arsenal thérapeutique contre les métastases osseuses vertébrales. Effet antalgique rapide et avantage secondaire : un probable effet carcinolytique, « la chaleur qui se dégage lors de l’injection du produit détruisant l’environnement tumoral de la lésion ».

La technique tend aussi à se développer pour les douleurs rebelles de fractures vertébrales ostéoporotiques. Cela fait encore débat, mais une récente étude* menée en double aveugle contre placebo soulignait son utilité pour traiter de lésions à la charnière dorso-lombaire récentes (moins de 6 semaines). L’effet antalgique est rapide et « chez des patients âgés en particulier, cela permet de les relever plus vite, leur évitant corset et un alitement prolongé ». 

*VAPOUR trial, Bird P, Clark W, Diamond T et al. arthritis Rheumatol. 2016; 68. Abstract 324.

 

Claudine Proust


Source : lequotidiendumedecin.fr