En matière de cancer colo-rectal, le faible taux de participation des Français au dépistage par Hémoccult est souvent pointé du doigt. En revanche, le devenir des patients présentant un test positif et leur surveillance coloscopique au long cours sont peu abordés.
Pourtant, cette surveillance est loin d’être optimale révèle une étude rétrospective alsacienne présentée lors des Journées francophones d'hépato-gastro-entérologie (JFHOD) à Paris. Selon ce travail, parmi les patients ayant une coloscopie anormale, seuls 1/4 bénéficient d’une surveillance conforme aux recommandations. Pour les autres, cette surveillance est excessive dans 25% des cas, insuffisante dans la moitié des cas tandis que 25% des patients échappent à toute surveillance.
Des recos de suivi réactualisées
Le suivi de ces patients est pourtant plutôt bien codifié. Fin 2013, les recommandations de la HAS sur la surveillance des patients après polypectomie ont été réactualisées. La nouvelle mouture détaillée lors des JFHOD rappelle en préambule que la stratégie de surveillance ne se conçoit qu'après une coloscopie index irréprochable et ablation complète de toutes les lésions. « Si tous les critères ne sont pas réunis, un nouvel examen doit être programmé de façon rapprochée », estiment les experts.
En dehors de ces cas particuliers, le rythme de surveillance est surtout dicté par le nombre, la taille et la nature des polypes reséqués. Globalement les auteurs distinguent des polypes à bas risque (PBR) (nombre<3 et taille<10 mm et absence de dysplasie ou dysplasie de bas grade) et des polypes à haut risque (PHR) (nb›3 ou taille›10 mm ou présence d’une dysplasie de haut grade). Pour les PBR un intervalle de 5 ans entre 2 coloscopies est recommandé. Ce délai est réduit à 3 ans en cas de PHR.
En revanche, à ce jour, « aucune recommandation ne peut être faite de raccourcir les délais de surveillance en cas d’antécédents familiaux de cancer colorectal ou de polypes adénomateux ». De même, l’âge › 60 ans et le sexe masculin sont des facteurs de risque mais « ne sont pas retenus à ce jour comme nécessitant une augmentation de la fréquence des contrôles coloscopiques ».
Après des examens de contrôle normaux, la surveillance peut être espacée (jusqu’à 10 ans) voire stoppée dans certains cas avec un retour au programme de dépistage organisé.
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