Le diabète de type 1 révélé par une acidocétose dans un cas sur trois

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Publié le 08/09/2021
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Si au début des années 2 000 l’incidence du diabète de type 1 (DT1) augmentait encore, aujourd'hui cette croissance aurait tendance à s’atténuer. Ce taux d’incidence tendrait même à stagner. Par ailleurs, dans environ 2/3 des cas, c’est un syndrome polyuropolydipsique seul qui révèle la maladie, mais une acidocétose dans 1/3 des cas, et un coma acidocétosique dans 2,5 % des cas. Ces résultats sont ceux d’une étude que vient de publier le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Cette étude rétrospective a évalué l’incidence et la prévalence du diabète de type 1 en Bretagne entre 2017 et 2019, à partir des données du logiciel RegiDiab®. Au total, 998 patients âgés de 0 à 18 ans souffrant de cette affection (487 filles et 511 garçons) ont été inclus dans ce logiciel, sachant que la population étudiée était constituée d’enfants de moins de 15 ans. Le projet RégiDiab® vise à constituer le premier registre régional de DT1 pour un suivi épidémiologique, qui pourrait être diffusé dans d’autres régions pour une meilleure connaissance de la maladie.

Incidence la plus élevée entre 10 et 14 ans

Un des premiers objectifs de cette étude est de connaître et d’analyser l’incidence du DT1. Ce taux d’incidence entre 2017 et 2019 « pour les enfants de moins de 15 ans était de 20,3 pour 100 000 personnes-années (PA), note le BEH. Il était de 10,7 entre 0 et 4 ans, de 21,6 entre 5 et 9 ans et de 27,1 entre 10 et 14 ans (…). La période étudiée est certainement trop courte pour confirmer l’hypothèse d’un plateau dans l’augmentation de l’incidence du DT1, mais ces résultats sont cohérents avec l’impression de ralentissement déjà décrite dans plusieurs pays ». À noter que d’après une estimation de l’incidence du DT1 effectuée au niveau national en 2013-2015 (BEH, 2017, n° 27-28), le taux d’incidence en Bretagne était très proche de celui de la moyenne nationale.

Quant au taux de prévalence du DT1, il était de 0,12 % pour les trois années dans l’étude conduite en Bretagne. Il était le plus bas pour la tranche d’âge 0-4 ans et le plus élevé chez les 10-14 ans.

Age médian du diagnostic entre 9 et 10 ans

Concernant les circonstances de découverte d’un DT1 : une acidocétose sur les trois années étudiées représentait 33 % des découvertes de DT1, et un coma acidocétosique était retrouvé pour 2,5 % des nouveaux diagnostics. Aucun décès n’a été constaté. Entre 2017 et 2019, le diagnostic de DT1 a été réalisé chez des jeunes patients présentant un syndrome polyuropolydipsique seul dans 64,5 % des cas. Les auteurs du BEH rajoutent : « les circonstances de découverte du DT1 et la fréquence de l’acidocétose ne différaient pas de manière significative selon la catégorie d’âge étudiée en analyse univariée ». À noter qu'un travail provenant de l'observatoire de l'association Aide aux jeunes diabétiques (AJD) et datant de 2009, avait retrouvé que le diagnostic avait été établi à partir d'une acidocétose dans 43,9 % des cas.

Plusieurs études françaises ont montré qu’au cours de ces trente dernières années, l’âge s’est abaissé au moment du diagnostic. Le travail publié dans le BEH qui ne portaient que sur un durée de 3 années a pour sa part retrouvé comme âge médian au moment du diagnostic : 9 ans en 2017 et 2018, et 10 ans en 2019.


Source : lequotidiendumedecin.fr