Les analogues du GLP-1 protégeraient contre 10 cancers associés à l’obésité dans le diabète de type 2

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Publié le 10/07/2024
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Comparés à l’insuline, les analogues du GLP-1 sont associés à un risque plus faible de survenue de 10 cancers liés à l’obésité.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Indiqués dans le contrôle du diabète de type 2 et la perte de poids chez les personnes en situation d’obésité, les analogues du GLP-1 diminuent le risque de maladies cardiovasculaires. Selon les résultats d’une étude américaine publiée dans le Jama Network Open, les incrétinomimétiques auraient également un effet bénéfique sur le risque de 10 cancers associés à l’obésité et, ce, de façon supérieure à l’insuline mais pas à la metformine.

« Cela pourrait inciter les médecins à préférer les analogues du GLP-1 à d'autres traitements contre le diabète pour les patients présentant un risque élevé de cancers associés à l’obésité », a expliqué Rong Xu, co-autrice de l’étude, dans une déclaration à l’Agence France Presse (AFP).

Cancers de l’œsophage, colorectal, du rein…

Cette étude de cohorte rétrospective multicentrique a inclus 1 651 452 patients atteints de diabète de type 2 (DT2) et ayant une prescription d’analogues du GLP-1, d’insuline ou de metformine entre mars 2005 et novembre 2018. Aucun n’avait d’antécédent de 13 cancers associés à l’obésité (CAO) : cancers de l'œsophage, du sein, colorectal, de l’endomètre, de la vessie, de l’estomac, du rein, des ovaires, du pancréas, de la thyroïde, du foie, ainsi que méningiome et myélome multiple. Les participants étaient âgés en moyenne de 59,8 ans, avec un sex ratio proche de 1 et à 60 % d’origine caucasienne.

L’étude a constitué plusieurs groupes de comparaison : analogues du GLP-1 versus insuline ; analogues du GLP-1 versus metformine. Les participants prenant des analogues du GLP-1 étaient plus jeunes, plus souvent des femmes et d’origine caucasienne, avaient une plus haute prévalence d’historique familial de cancers, plus obèses ou en surpoids, avaient eu plus de rendez-vous pour des dépistages de cancer, et avaient plus de prescriptions antérieures d’autres agents antidiabétiques

Les résultats montrent une réduction significative du risque de 10 des 13 CAO pour les analogues du GLP1 en comparaison avec l’insuline avec des risques moindres de cancer de la vésicule biliaire (HR = 0,35), méningiome (HR = 0,37), cancer du pancréas (HR = 0,41), carcinome hépatocellulaire (HR = 0,47), cancer de l'ovaire (HR = 0,52), cancer colorectal (HR = 0,54), myélome multiple (HR = 0,59), cancer de l'œsophage (HR = 0,60), cancer de l'endomètre (HR = 0,74) et cancer du rein (HR = 0,76). Les auteurs notent que « bien que non statistiquement significatif, le HR pour le cancer de l'estomac était inférieur à 1 chez les patients qui prenaient des analogues du GLP-1 par rapport à ceux qui prenaient de l'insuline (HR = 0,73) ». Les analogues du GLP-1 n’ont pas été associés à une réduction du risque de cancer du sein post-ménopausique ou de cancer de la thyroïde.

Pas de réduction du risque par rapport à la metformine

En revanche, le risque de CAO, moindre avec les analogues du GLP-1 comparé à l’insuline, n’est pas observé par rapport à la metformine. Seuls les cancers colorectaux et de la vésicule biliaire ont un risque diminué mais qui reste non statistiquement significatif.

Enfin, les auteurs observent même une augmentation du risque de cancer du rein (HR = 1,54) pour les analogues de GLP-1 par rapport à la metformine. Ainsi, bien qu’aucun cas de cancer du rein relatif à l’utilisation des GLP-1 n’ait été rapporté dans la littérature, les auteurs indiquent le besoin d’études cliniques, et suggèrent « une surveillance continue chez les patients traités avec des analogues du GLP-1 ».


Source : lequotidiendumedecin.fr