C’est devenu depuis sept ans un rendez-vous incontournable pour illustrer l’attractivité de l’Hexagone : ce lundi à Versailles, un record d’investissements étrangers – plus de 15 milliards d’euros – devaient être annoncés au sommet Choose France, vaste forum « pro business » rassemblant des grands patrons internationaux autour d’Emmanuel Macron.
En tête d'affiche, figure l'annonce par Microsoft de 4 milliards d'euros d'investissements pour un nouveau centre de données dans l'est de la France et l'agrandissement d'autres en région parisienne et près de Marseille, pour répondre à la demande croissante d'intelligence artificielle et de services cloud.
Bonne santé économique
À un mois des élections européennes, l'exécutif entend promouvoir une France en bonne santé économique et redevenue attractive pour les multinationales, quand bien même sa plus grande entreprise en chiffre d'affaires, TotalEnergies, envisage de déménager à New York sa cotation boursière principale.
Le gouvernement s'appuie sur le dernier baromètre EY, sacrant la France championne d'Europe de l'attractivité pour la cinquième année consécutive, avec près de 1 200 annonces d'investissements étrangers en 2023. « C'est à ça que sert la stabilité de notre politique économique », s'est félicité le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, sur France 2. Autre motif d'espoir pour l'exécutif, les 0,2 % de croissance économique au premier trimestre, mieux que prévu, de quoi offrir au gouvernement un moment d'optimisme après des semaines de débats et critiques autour de l'envolée du déficit public.
Pfizer, AstraZeneca, GSK…
L'Élysée a donc dévoilé un nombre record de 56 projets à l'occasion de ce sommet Choose France, pour potentiellement 10 000 emplois créés. Nombre d'annonces concernent des agrandissements ou modernisations d'usines.
Outre Microsoft, figurent parmi les projets d'investissements détaillés par l'Élysée une nouvelle usine d'engrais bas carbone dans la Somme vers 2030 (FertigHy, 1,3 milliard d'euros), des investissements d'Amazon pour développer ses infrastructures cloud en région parisienne et son infrastructure logistique en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 milliard, 3 000 CDI), des lignes de production de frites et pommes de terre de McCain modernisées ou agrandies (350 millions) dans le Pas-de-Calais et dans la Marne, une usine de raffinage de nickel près de Bordeaux pour 2027 (entreprise suisse KL1, 300 millions) ou encore une usine de fabrication d'un avion régional électrique en Nouvelle Aquitaine (société allemande Ilium, 400 millions, 850 emplois potentiels).
Dans le champ de la santé et du médicament, l’exécutif mentionne des investissements supplémentaires dans la pharmacie avec Pfizer (500 millions sur cinq ans), AstraZeneca (388 millions de dollars) et GSK (140 millions d'euros). Certains investissements sont déjà validés, d'autres ne le seront que dans plusieurs années. Pfizer en particulier précise que ses investissements visent à renforcer l’écosystème de la recherche et développement en France, « notamment au travers de collaborations de recherche clinique et l’augmentation des essais cliniques, dans des domaines comme l’oncologie et l’hématologie, ainsi que la production de médicaments en France ».
Entre la toute première édition de Choose France, en 2018, et celle de 2023, plus de 31 milliards d'euros d'investissements pour 122 projets ont été annoncés, selon l'Élysée.
Sanofi annonce la construction d'une usine supplémentaire en France
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé lundi un investissement de plus d'un milliard d'euros dans la production de médicaments en France, avec la construction d'une nouvelle usine sur son site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Cet investissement doit permettre de doubler la capacité de production d’anticorps monoclonaux sur le site, indique le groupe dans un communiqué publié le jour du 7e sommet Choose France, où plusieurs autres laboratoires – étrangers – annoncent de leur côté un total de plus d'un milliard d'euros de nouveaux investissements en France.
La firme indique que « plusieurs biomédicaments en développement parmi les 12 blockbusters potentiels de Sanofi en cours d’étude clinique pourraient être ainsi être produits à Vitry », site qui a basculé au cours de la dernière décennie des médicaments chimiques aux traitements biologiques. Le laboratoire a pour ambition de devenir un champion mondial de l'immunologie en visant des maladies comme l’asthme, la sclérose en plaques, le diabète de type 1 ou encore la bronchite chronique.
Grâce à cet investissement, Sanofi prévoit la création de 350 emplois directs à Vitry-sur-Seine, là même où 288 suppressions sont envisagées dans la recherche et le développement dédiée à l'oncologie, un secteur où les succès sont jugés insuffisants par la direction du groupe.
Le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux, se félicite de cette annonce ainsi que des investissements dévoilés par Pfizer et AstraZeneca, dans une réaction transmise lundi à l'AFP.
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