Pour contribuer à prévenir les pénuries, le ministre de la Santé, François Braun, a ouvert ce jeudi la porte à des hausses de prix de médicaments génériques réclamées par les industriels, qui pointent par ailleurs du doigt l'inflation actuelle.
Même si la corrélation entre la tarification des médicaments et les pénuries n'est pas établie, le ministre, est « prêt à envisager » une hausse si celle-ci était justifiée et documentée, a-t-il expliqué devant la commission d’enquête sur les pénuries de médicaments créée par le Sénat. « Amenez-nous des éléments de transparence pour voir quel est le prix de production réel » des médicaments dits matures, qui concentrent l'essentiel des difficultés d'approvisionnement, a-t-il déclaré à l'adresse des laboratoires.
Un risque d'arrêt de production
Les industriels du secteur pharmaceutique avancent que les prix de certains médicaments dits matures, principalement des génériques, sont tellement bas qu'ils sont devenus inférieurs à leur coût de production. Avec pour risque l'arrêt de production par des laboratoires de certains produits déjà peu rentables.
Ils souhaitent aussi être exonérés d'une clause dite de sauvegarde, une taxe réclamée aux groupes pharmaceutiques en cas de dérive des dépenses de consommation de médicaments, des montants qui ne peuvent pas être anticipés et qui ne peuvent donc pas être précisément provisionnés par les laboratoires.
La politique des prix des médicaments, dont la clause de sauvegarde, fait l'objet d'une réflexion au sein d'une mission interministérielle sur la « régulation » et le « financement des produits de santé ». Ses résultats étaient attendus fin avril, mais ils le sont désormais pour juillet.
Le juste prix du médicament
Le gouvernement cherche à trouver un équilibre entre les médicaments innovants très onéreux et les plus anciens, beaucoup moins chers. Il a décidé en février de ne plus baisser les prix des génériques considérés comme stratégiques sur le plan industriel et sanitaire, pour encourager les laboratoires à continuer de les fabriquer.
Mardi, le président français Emmanuel Macron a lui aussi mis en avant la notion de « juste prix » du médicament à l'occasion de ses annonces de relocalisation et de renforcement des capacités de production de médicaments jugés prioritaires.
(avec AFP)
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