Avec la trabectédine, c’est une équation qui se complète. Des chercheurs français du Groupe Sarcome français, travaillant notamment à Gustave-Roussy, ont évalué l’association d’une molécule au traitement standard du léiomyosarcome, un sous-groupe histologique de sarcome des tissus mous.
Publiés dans The New England Journal of Medicine, les résultats de phase 3 de l’essai LMS04 montrent une amélioration significative de la survie globale et de la survie sans progression avec la doxorubicine, la chimiothérapie de référence, associée à la trabectédine, une autre chimiothérapie déjà utilisée en seconde ligne dans ce cancer.
Cela faisait 50 ans que la communauté scientifique s’affairait à rechercher une molécule à associer à la doxorubicine, initiée en première ligne dans les formes métastatiques ou inopérables de léiomyosarcome. « Identifier de nouvelles voies thérapeutiques dans les sarcomes est un véritable défi. Il est difficile de recruter des cohortes suffisantes de patients pour mener des essais cliniques, du fait de la rareté de la maladie. La doxorubicine est la chimiothérapie standard depuis des décennies », argumente la Dr Patricia Pautier, première autrice de l’étude et responsable du comité de cancérologie gynécologique de Gustave-Roussy, dans un communiqué de l’institut.
Doublement de la survie sans progression
L’étude a randomisé 150 patients atteints d’un léiomyosarcome avancé ou inopérable dans deux groupes traités soit par six cycles de doxorubicine seule (n = 76), soit par six cycles de doxorubicine + trabectédine suivis d’un traitement de maintenance par trabectédine (n = 74). Au cours du suivi médian de 55 mois, 107 patients sont décédés (60 dans le groupe doxorubicine seule, 47 dans le groupe combinaison), en majorité du fait de la progression de la maladie. Les auteurs retrouvent ainsi dans le groupe association une survie globale de 33 mois, contre 24 mois dans le groupe doxorubicine seule. Concernant la survie sans progression, elle est doublée dans le groupe association puisque les auteurs retrouvent une survie de 12 mois contre 6 dans le groupe doxorubicine. À 2 ans, ils observent 68 % de survie dans le groupe association contre 49 %.
De façon intéressante, les auteurs ont pu montrer que l’efficacité de la trabectédine reposait à la fois sur son association avec la doxorubicine et sa place comme traitement de maintenance. En effet, dans le groupe doxorucibine, 59 % des patients ont reçu de la trabectédine en lignes de traitement ultérieures, mais sans effet bénéfique équivalent sur la rechute avec un délai de survenue plus court que dans le groupe association (HR = 0,46).
Un nouveau standard ?
Du fait de la plus grande proportion d’événements indésirables, et de la plus grande toxicité de l’association en comparaison avec la doxorubicine seule, avec notamment des complications hématologiques sévères, les auteurs recommandent d’évaluer et de sélectionner les patients. Cependant, ils déclarent que cet essai « va modifier la prise en charge à l’échelle mondiale de l’ensemble des patients atteints d’un léiomyosarcome avancé » et « ouvre de nouvelles perspectives de recherche, notamment dans les liposarcomes […], mais aussi dans les traitements adjuvants ». Le Groupe Sarcome français débute à ce titre un essai dans les léiomyosarcomes utérins à haut risque de récidive après chirurgie afin de comparer la surveillance seule à quatre cycles de chimiothérapie par doxorubicine + trabectédine.
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