Les autorités sanitaires françaises l’avaient déjà laissé entendre, l’Agence européenne des médicaments (EMA) le confirme : les anticorps monoclonaux actuellement autorisés pour le traitement du Covid-19 « sont peu susceptibles d'être efficaces contre les souches émergentes de SARS-CoV-2 ».
Pour mémoire, depuis près d’un an, quatre spécialités d’anticorps monoclonaux formulés seuls ou en bithérapie -Evusheld (tixagevimab/cilgavimab), Regkirona (regdanvimab), Ronapreve (casirivimab/imdevimab) et Xevudy (sotrovimab)- ont obtenu une AMM européenne en curatif et/ou en prévention du Covid chez des patients à risque de forme grave.
Ces médicaments sont conçus pour neutraliser le SARS-CoV-2 en se liant à la protéine de pointe. Or « les souches émergentes présentent des mutations dans cette protéine qui peuvent réduire la capacité des anticorps à s’y lier », souligne l’EMA dans un communiqué.
Selon le régulateur européen, des études récentes en laboratoire montrent en effet que les anticorps monoclonaux ciblant la protéine de pointe sont peu efficaces pour neutraliser les souches Omicron BA.4.6, BA.2.75.2 et XBB. « Les données montrent également que ces anticorps monoclonaux ne neutralisent pas significativement BQ.1 et BQ.1.1, qui devraient devenir les souches dominantes dans l'UE dans les semaines à venir », précise le communiqué.
Bien que l'on ne sache pas encore dans quelle mesure cette activité neutralisante réduite se traduise par des bénéfices restreints pour les patients, « les professionnels de la santé devront envisager des traitements alternatifs, en particulier si des sous-variants tels que BQ.1 et BQ.1.1 deviennent courants », estime l’EMA.
En France, en semaine 47 (soit du 21 au 27 novembre 2022), le sous-lignage BQ.1.1 représentait 58 % des séquences analysées dans l’enquête flash.
Les antiviraux toujours en lice
Si les anticorps monoclonaux risquent donc d’être rapidement hors jeux, « les traitements antiviraux tels que Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) et Veklury (remdesivir), qui ont des mécanismes d'action différents, devraient conserver leur activité contre les souches émergentes », espère l’EMA
Ces traitements sont approuvés dans l'Union Européenne pour les patients atteints de Covid non oxygéno-requérant mais présentant un risque accru de forme sévère de Covid-19.
À noter que la déclaration de l'EMA ne fait pas référence à RoActemra, un autre anticorps monoclonal, qui ne cible pas le virus mais agit comme un modulateur de la réponse immunitaire et est indiqué en association avec un corticostéroïde chez les patients sous oxygène ou ventilés.
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