Une nouvelle arme anti-Covid facile d’utilisation arrivera-t-elle prochainement en ville ? C’est ce que laisse espérer une récente annonce de l’Agence européenne du médicament (EMA) tandis que les seuls traitements précoces et spécifiques de la maladie actuellement disponibles ne peuvent être administrés que par perfusion.
En effet, dans un communiqué daté de ce lundi matin, l’instance a indiqué qu’elle avait débuté une procédure d’examen continu d’un médicament antiviral par voie orale : le molnupiravir (ou MK‑4482, aussi appelé Lagevrio) – « développé par Merck Sharp & Dohme (MSD) en collaboration avec Ridgeback Biotherapeutics pour le traitement du Covid-19 chez l’adulte », précise l’EMA.
Un essai clinique de phase III prometteur
Une décision motivée par les résultats encourageants des études préliminaires et des essais cliniques conduits par le laboratoire. « Ces (travaux) suggèrent que le médicament pourrait réduire la capacité du SARS-CoV-2 (…) à se multiplier dans l’organisme, et ainsi prévenir l’hospitalisation ou le décès des patients touchés par le Covid-19 », s’enthousiasme le régulateur européen.
En effet, début octobre, l’industriel avait fait état d’une analyse intermédiaire encourageante d'un essai clinique de phase III visant à confirmer la capacité du molnupiravir à prévenir l'aggravation de l'état clinique des individus les plus vulnérables récemment infectés . Cette investigation avait alors suggéré que le candidat-médicament, administré dans les 5 jours suivant le début des symptômes, permettrait de réduire de moitié le risque d’hospitalisation ou de décès des patients à risque de développer une forme grave.
Si bien que MSD avait quelques jours plus tard formulé une demande d'autorisation d'urgence du molnupiravir auprès de la Food and Drug Administration (FDA).
Des effets indésirables susceptibles de se révéler à long terme
Cependant, les experts de l’EMA devraient accorder une attention particulière à l’analyse des effets indésirables potentiels de la molécule. Si MSD ne rapporte pour le moment aucun signal de sécurité à court terme, des virologues ont en effet alerté sur la possibilité que des effets secondaires se manifestent à plus long terme.
Du fait de sa nature – analogue de nucléosides comportant une base modifiée – et de son mode d’action – mutagène capable de tuer le virus par accumulation de mutations –, le molnupiravir pourrait en effet contribuer à l’émergence de nouveaux variants, voire s'avérer cancérigène.
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