Un vaccin supplémentaire arrivera-t-il prochainement en Europe ? C’est ce que laisse espérer l’Agence européenne du médicament (EMA), qui vient d’annoncer avoir commencé à évaluer une demande d’autorisation conditionnelle formulée par le laboratoire américain Novavax pour son vaccin anti-Covid-19 : Nuvaxovid.
Comme elle le rappelle dans un communiqué diffusé hier, l’agence s’était déjà penchée sur ce vaccin dans le cadre d’un examen continu. Ainsi estime-t-elle pouvoir se prononcer assez rapidement, éventuellement « dans les semaines qui viennent, si les données soumises se révèlent suffisamment robustes et complètes pour démontrer l’efficacité, la sécurité et la qualité du vaccin ».
Des données labo encourageantes
En la matière, Novavax avait communiqué, début octobre, des chiffres encourageants. Un essai de phase III conduit auprès d’environ 30 000 adultes aux États-Unis et au Mexique aurait en effet montré que deux doses de 5 g de Nuvaxovid administrées à 21 jours d’intervalle permettraient d’éviter 90,4 % des formes symptomatiques d’infection à SARS-CoV-2, voire de conférer « une protection de 100 % contre les maladies modérées et sévères ». Le tout, pour des effets indésirables « principalement légers à modérés et transitoires », à type de douleurs au site d’injection, de fatigue, de céphalées et de myalgies, assure le laboratoire.
Mais d’autres vaccins efficaces et sûrs étant déjà disponibles en Europe, à l’instar du vaccin à ARNm de Pfizer, que peut-on attendre de ce nouveau candidat ?
Sécuriser les approvisionnements
D’abord, comme le suggérait au début du mois le Dr Marco Cavaleri, responsable des anti-infectieux et des vaccins à l’EMA, l’arrivée de tout nouveau vaccin peut être saluée pour son potentiel de sécurisation des commandes. Alors que l’approvisionnement mondial et son corollaire, le bon déroulement des campagnes de vaccination, dépendent encore d’un trop faible nombre de laboratoires, l’arrivée de nouveaux produits pourrait changer la donne en multipliant les fournisseurs.
En outre, la technologie sur laquelle est fondé le vaccin suscite également des espoirs. En effet, si, en Europe, seuls des vaccins à ARNm ou à vecteur viral sont encore disponibles, Nuvaxovid est un vaccin sous-unitaire. Autrement dit, son principe actif consiste en une association de la protéine S du SARS-CoV-2, exprimée en totalité sous une forme stabilisée, et d’un adjuvant (Matrix-M™).
Mieux lutter l'hésitation vaccinale
Or, comme l’expliquait il y a quelques mois le Pr Odile Launay, infectiologue au Centre d’investigation clinique en vaccinologie Cochin-Pasteur, les vaccins protéiques avec adjuvant pourraient s’avérer « un peu plus efficaces vis-à-vis des variants » que les autres. En cas d’infection par une nouvelle souche, « on pense en effet que l’obtention d’anticorps à des concentrations très élevées devrait avoir un impact potentiel sur la réplication du virus, même s’ils ne sont pas directement adaptés au variant ».
Ce vaccin différent de ceux à ARNm est par ailleurs présenté par son fabricant comme susceptible de contribuer à réduire « l’hésitation à vacciner » : son mode d’action pourrait être jugé plus acceptable par les non vaccinés méfiants vis-à-vis des vaccins de Pfizer et Moderna.
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