L'Académie de médecine demande que les vasoconstricteurs nasaux per os passent sous ordonnance

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Publié le 08/03/2018
Schéma de la rhinite

Schéma de la rhinite
Crédit photo : JOHN BAVOSI/SPL/PHANIE

L'Académie Nationale de Médecine se prononce en faveur de la délivrance sur ordonnance des décongestionnants de la sphère O.R.L. par voie orale contenant de la pseudo-éphédrine.

Dans cet avis, les Académiciens vont plus loin que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui en décembre dernier a interdit la publicité pour ces médicaments d’automédication. Et demandent que les vasoconstricteurs administrés par voie orale relèvent du même registre que ceux administrés par voie nasale.

Ils rappellent les réserves qu’ils avaient émises en juin 2015 à ce sujet. À savoir que ces médicaments (sympathomimétiques directs ou indirects) déterminent non seulement une vasoconstriction nasale, effet pharmacologique recherché, mais aussi systémique, faisant courir le risque d'effets indésirables graves, cardiovasculaires (hypertension artérielle, syndromes coronariens aigus, troubles du rythme cardiaque) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement, accidents vasculaires cérébraux).

Des effets secondaires disproportionnés

« Ces effets, qualifiés de très rares sont imprévisibles, survenant chez des sujets sains sans antécédents », pointent les Académiciens. Dans le contexte d’affection bénigne qu’est la rhinosinusite, des effets secondaires graves même rares sont « disproportionnés par rapport au bénéfice escompté, rendant compte d'une balance bénéfices/risques des formes orales moins favorable que celle des vasoconstricteurs administrés par voie nasale, lesquels sont pourtant délivrés uniquement sur prescription médicale (…) alors qu'ils déterminent moins fréquemment d’effets indésirables ».

L'incidence retenue (moins de 1 pour 1 000 000 de boîtes vendues) « s'avère assurément sous-estimée en raison de la sous-notification habituelle en pharmacovigilance, et particulièrement dans le cadre de l'automédication », souligne l’Académie de médecine.


Source : lequotidiendumedecin.fr