Le Danemark enquête sur un cas de PIMS survenu chez un adolescent vacciné par Comirnaty

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Publié le 26/08/2021
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Voilà qui pourrait perturber la progression de la vaccination anti-Covid-19 chez les plus de 12 ans. L’agence du médicament danoise – qui avait été la première à signaler les effets thrombo-emboliques du vaccin d’AstraZeneca au printemps – vient d’annoncer qu’elle enquêtait sur un cas de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS) survenu suite à l’administration du vaccin de Pfizer-BioNTech.

Comme le détaille l’agence dans un courrier adressé aux professionnels de santé du pays, un garçon de 17 ans a en effet développé, 5 jours après avoir reçu une seconde dose de Comirnaty (soit plus de 6 semaines après une première injection), des « symptômes compatibles avec un PIMS ». À savoir des diarrhées et vomissements, des céphalées, une éruption cutanée, une déshydratation avec hypotension sévère ayant provoqué des effets rénaux, cardiaques et pulmonaires. Si l’adolescent est aujourd’hui guéri notamment grâce à l’administration de corticostéroïdes et d’immunoglobulines, le PIMS – désormais confirmé – « avait mis en jeu le pronostic vital du [patient] et nécessité une hospitalisation », souligne l’instance danoise.

Le vaccin potentiellement en cause

Alors que jusqu’à présent, des cas de PIMS n’avaient été décrits qu’en contexte post-infectieux (quelques jours à quelques semaines après une infection à SARS-CoV-2) et non dans un cadre post-vaccinal, l’agence danoise estime qu’il pourrait bel et bien s’agir d’un effet de Comirnaty. « Bien qu’aucun lien de causalité avec le vaccin n’ait été établi, [cette éventualité] ne peut pas non plus être exclue », juge-t-elle.

De fait, l’autorité sanitaire avance que ce cas de PIMS ne peut être associé à une infection ancienne. « Les causes alternatives, y compris infectieuses, ont été exclues, y compris un Covid-19 ancien. Le patient avait des titres élevés d'anticorps anti-SARS-CoV-2 (IgA, IgM, IgG), mais avait été testé négatif pour les IgG anti-SARS-CoV-2-nucléoside, ce qui peut être interprété comme une réponse humorale induite par le vaccin », détaille-t-elle.

Rappelons qu’en juin, le Pr Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie (SFP), affirmait que les PIMS – classiquement associés à une réaction anormale et retardée à certaines parties du SARS-CoV-2 observée chez certains enfants – pourraient constituer un effet indésirable du vaccin spécifique à la population pédiatrique.

La vaccination des ados se poursuit au Danemark

En conséquence, l’agence danoise a lancé « une recherche de [déclarations d'effets indésirables] similaires dans d’autres pays » en prévenant l’EMA de la situation. Il incombera au régulateur européen de déterminer si le PIMS doit être enregistré ou non comme un effet secondaire rare du vaccin de Pfizer/BioNTech.

En attendant, le Danemark ne suspend pas la vaccination des adolescents, dont le rapport bénéfice/risque resterait selon lui favorable. Et ce surtout en cette période de rentrée scolaire. « [Ce cas de PIMS] ne modifie pas la recommandation de l’Autorité sanitaire danoise de vacciner les enfants de plus de 12 ans contre le Covid-19, en particulier considérant la récente recrudescence [du virus] chez les enfants non vaccinés revenant de leurs vacances d’été », insiste l’agence. En outre, l’institution rappelle que plus de 300 000 adolescents de 12 à 19 ans ont déjà été vaccinés sans encombre dans le pays.

L’agence rappelle toutefois aux professionnels de santé danois les éléments principaux du diagnostic de PIMS : une fièvre importante et persistante, des diarrhées et vomissements, des douleurs abdominales ou thoraciques, des céphalées, de la fatigue, une dyspnée, une atteinte multisystémique (cardiovasculaire, respiratoire, rénale, neurologique, gastro-intestinale, etc.), etc.

En France, aucun cas de PIMS post-vaccinal ne semble pour le moment avoir été rapporté. Dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins contre le Covid-19, l’ANSM affirmait en effet que le profil d’effets indésirables des vaccins de Pfizer et de Moderna apparaissait « globalement semblable » chez les adolescents et chez les adultes.


Source : lequotidiendumedecin.fr