Les vaccins continueront de protéger les Européens du Covid-19. Et ce, malgré l’arrivée du variant Omicron. C’est ce qu’a assuré la directrice de l’Agence européenne du médicament (EMA) au Parlement Européen hier, en réponse aux inquiétudes liées à la 5e vague et surtout à l’arrivée de ce nouveau clone du SARS-CoV-2.
Les laboratoires envisagent d’ores et déjà d’adapter leurs vaccins
En effet, dès sa découverte, Omicron a été identifié comme susceptible d’échapper à l’immunité naturelle et vaccinale. Une hypothèse surtout avancée sur la base de critères génétiques. Comme l’indiquait vendredi dernier l’Institut national sud-africain sur les maladies transmissibles (National Institute for Communicables Diseases, NICD), ce clone présente sur sa protéine Spike certaines mutations déjà décrites sur le variant Bêta – celui qui échappait jusqu’à ce jour le plus à l’immunité. Plus généralement, le nombre inédit de modifications repérées sur cet antigène d'Omicron fait craindre une perte de l’efficacité des vaccins.
Si bien que les laboratoires ont ces derniers jours multiplié les annonces. À l’instar de Pfizer, qui a communiqué sur le lancement de tests visant à estimer l’efficacité de son vaccin contre le nouveau venu et qui devraient donner de premiers résultats « au plus tard dans deux semaines ». En attendant, l’industriel travaillerait déjà à une nouvelle version de Comirnaty adaptée à Omicron, qui pourrait arriver « en 95 jours », a indiqué le directeur de Pfizer sur la chaîne CNBC, selon l’AFP.
Dans le même esprit, Moderna a fait part de son intention de développer un rappel spécifique de ce nouveau variant, dont 2 à 3 milliards de doses pourraient être rendues disponibles en 2022. L’Institut russe Gamaleïa, qui commercialise Spoutnik V, et Johnson & Johnson ont également émis des déclarations sur l’actualisation de leur vaccin.
Le rappel potentiellement encore efficace contre Omicron
Cependant, la directrice exécutive de l’EMA temporise. Emer Cooke souligne le fait que les quatre vaccins actuels, qui ont jusqu’à maintenant toujours fourni la preuve de leur efficacité et auxquels pourraient bientôt s’ajouter quatre autres produits en évaluation (dont le vaccin Novavax, qui devrait être autorisé d’ici quelques semaines, estime Emer Cooke), restent un outil clé de la sortie de crise. « Même si le nouveau variant devient plus répandu, les vaccins dont nous disposons continueront de fournir une protection », assure-t-elle.
La directrice de l’agence insiste toutefois sur le rappel, « très important face à la menace du nouveau variant ». Des études ont en effet montré que « l’efficacité des vaccins diminue avec le temps, et il apparaît de plus en plus clair que la population aura besoin d’augmenter son niveau de protection à l’aide [d’une dose supplémentaire] », souligne-t-elle.
Des vaccins adaptés pourraient être autorisés en 4 mois
Finalement, si le nouveau variant imposait tout de même de modifier les vaccins disponibles, les formules actualisées pourraient effectivement arriver rapidement. « Nous sommes préparés », rassure Emer Cooke.
En effet, des conseils aux fabricants qui envisagent d’actualiser leur vaccin ont déjà été formulés l’année dernière, en prévision de l’arrivée de mutants trop différents des précédentes souches circulantes. « Nous savons que les virus mutent, nous savons qu’à un moment donné, il y aura une mutation qui demandera de changer [les produits] actuels, c’est la raison pour laquelle nous avons mis en place des directives en février dernier pour les laboratoires [qui envisagent de modifier leur vaccin pour les adapter aux nouveaux variants] », rappelle Emer Cooke.
De plus, des dispositifs réglementaires permettant d’accélérer l’évaluation de ces vaccins actualisés ont déjà été définis. Si bien que « s’il s’avérait nécessaire de modifier les vaccins existants, nous pourrions être en position d’approuver [ces vaccins actualisés] dans les 3 à 4 mois suivant le moment où [les fabricants] auront commencé à les [adapter] », prévoit Emer Cooke.
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