Alors que la disponibilité des médicaments à base de flécaïnide à libération prolongée (LP) s’améliore « très progressivement », l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) fait le point sur les prescriptions. Il est notamment « déconseillé d’associer dans une même dispensation des formes LP et LI (libération immédiate) », est-il indiqué dans une mise à jour du 4 décembre.
Les antiarythmiques à base de flécaïnide connaissent des tensions d’approvisionnement au niveau mondial depuis 2022, en raison de difficultés d’accès à la matière première (acétate de flécaïnide) et aux articles de conditionnement. Pour assurer la continuité de la prise en charge des patients, l’ANSM avait publié, fin août, ses recommandations aux pharmaciens et aux prescripteurs, élaborées* notamment avec la Société française de cardiologie.
Des alternatives en LI
En première intention, il s’agissait de remplacer le traitement par une autre spécialité de flécaïnide LP ou LI, avec la possibilité de combiner différents dosages pour obtenir la bonne posologie. En cas de passage à une spécialité à LI, le traitement, à répartir en deux prises par jour (matin et soir), ne pouvait être dispensé que pour un mois.
En deuxième intention, des préparations magistrales de forme LI pouvaient être élaborées avec une matière première à usage pharmaceutique. En dernier recours, la flécaïnide pouvait être remplacée par un médicament à base de propafénone, « après consultation d’un cardiologue » et avec une posologie « au cas par cas ».
En octobre, une mise à jour des recommandations mettait en place un protocole spécifique sur la flécaïnide LP pour les quelque 1 000 patients atteints de troubles du rythme ventriculaire qui ne peuvent être traités que par ce médicament.
Des tensions encore « sur les trois premières semaines de décembre »
Aujourd’hui, avec le retour « partiel » des formes LP, l’ANSM insiste sur le respect des doses prescrites en déconseillant le cumul de formes LP et LI. « Le remplacement par une spécialité LI, en deux prises par jour, doit être privilégié », est-il rappelé.
Ainsi, une gélule de 150 mg LP par jour peut être remplacée « par un comprimé 100 mg LI le matin et 1/2 comprimé 100 mg LI le soir, ou, en dernier recours, par une préparation magistrale LI dont la posologie sera alors d’une gélule de 75 mg le matin et une gélule de 75 mg le soir », donne en exemple l’ANSM.
Malgré une amélioration sur la disponibilité, des tensions vont persister « sur les trois premières semaines de décembre », avertit l’ANSM, anticipant un ralentissement sur la production de préparations magistrales.
*La concertation a associé le groupe de rythmologie et stimulation cardiaque de la Société française de cardiologie, les syndicats et représentants des pharmaciens, le Collège de la médecine générale et les associations de patients, dont l’Association des porteurs de prothèses électriques cardiaques (Apodec).
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