Dans le cancer rénal métastatique, une supplémentation en probiotiques améliorerait l’efficacité clinique d’un traitement d’immunothérapie combiné à traitement ciblé par inhibiteur de tyrosine kinase (TKI), d’après une nouvelle étude du centre de recherche américain City of Hope. La souche bactérienne Clostridium butyricum CBM 588, que l’équipe avait identifiée dans un précédent essai, aurait un potentiel immunomodulateur, anti-inflammatoire et antinéoplasique et favoriserait la croissance de bifidobactéries, bénéfiques au microbiome intestinal.
Dans ce travail, les chercheurs ont exploré l’influence du même probiotique dans un essai randomisé 2:1 chez 30 patients traités par nivolumab (inhibiteur de PD1) et cabozantinib (un inhibiteur de tyrosine kinase de VEGFR, MET et AXL), encore trop peu efficace pour réduire la progression du cancer. Seulement 10 à 17 % de patients présentent en effet une réponse complète à l’immunothérapie anti-PD1 associée soit à un inhibiteur de CTLA4 soit à un VEGFR-TKI.
Une abondance en bifidobactéries inchangée
Les résultats, publiés dans Nature Medicine, démontrent une efficacité significative de la supplémentation en CBM 588 dans la réponse au traitement cabozantinib + nivolumab, passant de 20 % dans le groupe témoin à 74 % dans le groupe supplémenté en probiotiques. Il en va de même pour la survie sans progression de la maladie évaluée à 84 % dans le bras interventionnel contre 60 % pour le contrôle. Toutefois, le critère principal de l’étude clinique n’est pas validé : il n’y a pas eu de différence dans l’abondance relative de Bifidobacterium spp. ni dans la diversité alpha entre le début de l’essai et à 13 semaines dans les deux bras.
Il y aurait un bénéfice clinique à la supplémentation en CBM588 dans le traitement du cancer du rein métastatique. Mais sans évolution du nombre de bifidobactéries à la suite de la supplémentation par C. butyricum, cela suggère que d’autres mécanismes ou biomarqueurs sont en jeu et à explorer. Les chercheurs ont remarqué un enrichissement en Ruminococcus chez les patients supplémentés. Or l’abondance de cette famille bactérienne a été précédemment corrélée à de meilleures réponses aux inhibiteurs de checkpoint et pourrait s’avérer une clé dans la compréhension de la réponse à l’immunothérapie. Les résultats restent à confirmer sur des cohortes plus nombreuses.
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