Fumer du cannabis pourrait être plus nocif pour les poumons que le tabac, selon une étude de cas témoins rétrospective canadienne réalisée sur un échantillon réduit et publiée dans Radiology. Dans ce travail, les chercheurs de l'université et de l'hôpital d'Ottawa ont examiné les scanners thoraciques de 56 fumeurs de cannabis, 57 non-fumeurs et de 33 personnes qui fumaient uniquement du tabac entre 2005 et 2020.
Risque plus élevé d'inflammation et d'emphysème
Selon les résultats de ces imageries, « chez les fumeurs de cannabis, les conséquences sur les voies respiratoires étaient plus importantes que les chez fumeurs de tabac uniquement, et les non-fumeurs », indiquent les auteurs de ce travail. Ils ont identifié des taux plus élevés d'inflammation des voies respiratoires et d'emphysème chez les fumeurs de cannabis par rapport aux deux autres échantillons de population. De façon plus détaillée, un emphysème a été identifié chez 75 % des fumeurs de cannabis contre 5 % chez les non-fumeurs ; et rapporté à l'âge et au sexe, 93 % chez les fumeurs de cannabis contre 67 % chez les fumeurs de tabac uniquement.
Les raisons de ces conséquences importantes sur l'appareil respiratoire chez les fumeurs de cannabis ne sont pas établies, mais les auteurs de cet article avancent différentes hypothèses, dont celles liées à la manière d'inhaler le cannabis. Le plus souvent, le cannabis est en effet fumé sans filtre. Par ailleurs, « l'inhalation complète en pratiquant une manœuvre de Valsalva soutenue, peut entraîner des microbarotraumatismes et des remaniements de l'espace aérien périphérique », soulignent les auteurs de l'article qui demandent que des travaux complémentaires soient réalisés sur ce sujet.
(Avec l'AFP)
Bronchiolite à VRS : deux études confirment l’efficacité du nirsévimab sur la réduction des hospitalisations et des cas sévères
Cancers œsogastriques : la place de la chirurgie se redessine avec les progrès de l’immunothérapie
Record de cas de dengue importés en France métropolitaine début 2024
La pandémie semble avoir eu un impact modeste sur le développement des enfants de moins de 5 ans