Les personnes épileptiques de plus de 65 ans sans antécédents cardiovasculaires (CV) ont un risque 2,2 fois plus élevé de survenue d’un évènement CV, d’après une étude canadienne. L’utilisation d’antiépileptiques inducteurs enzymatiques (EIASM) pourrait expliquer un tiers des évènements cardiovasculaires. Cela remet en perspective la prescription de cette classe thérapeutique chez les personnes âgées.
Cette étude prospective, publiée dans le Jama Neurology, a suivi plus de 27 000 patients, dont 430 épileptiques. Les chercheurs ont quantifié la survenue d’accidents vasculaires cérébraux, d’accidents ischémiques transitoires et d’infarctus du myocarde, de l’inclusion jusqu’à six ans. Les premiers évènements cardiovasculaires ont été rapportés chez 11,9 % des personnes épileptiques contre 5,4 % en population générale.
Une classe d’antiépileptiques plus à risque
Les scientifiques ont ensuite investigué la proportion d’évènements cardiovasculaires attribuables à différentes variables. L’usage d’inducteurs enzymatiques « forts » (carbamazépine, phénytoïne, phénobarbital et primidone) expliquerait 24,6 % des évènements. Si l’on rajoute les 4 % explicables par l’usage d’inducteurs enzymatiques « faibles » (oxcarbazépine, eslicarbazépine, topiramate et rufinamide), cette classe d’antiépileptiques entraînerait près d’un tiers des évènements cardiovasculaires. Dans des proportions moindres mais significatives, le score d’activité physique des seniors joue à hauteur de 3,3 % et le ratio taille/hanche pour 1,6 % des évènements.
Quelques incertitudes persistent. Les caractéristiques dynamiques des inducteurs enzymatiques n’ont pas pu être analysées : les chercheurs n’ont pas obtenu d’informations sur l’arrêt ou le début d’un traitement après l’inclusion.
Quoi qu’il en soit, les antiépileptiques inducteurs enzymatiques semblent jouer un rôle plus important que de nombreux facteurs connus de risque cardiovasculaire. Le choix de la classe d’antiépileptiques devrait prendre en compte ces données dans la prescription d’un traitement pour les patients de plus de 65 ans.
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