La stratégie « shock and kill » au centre de la recherche pour le traitement du VIH repose sur la réactivation des réservoirs viraux pour que les cellules immunitaires les détruisent. Elle dépend entièrement des capacités des lymphocytes T CD8+ (LT CD8+) alors que lors de l’infection, ils se différencient et perdent l’expression du marqueur CD8 au profit du CD57, associé à la sénescence des cellules immunitaires.
Une étude menée par l’Inserm, l’Université de Bordeaux et le CNRS, publiée dans Nature Immunology, a mis en évidence la capacité des lymphocytes T CD8+ à se renouveler après plusieurs décennies de traitement antirétroviral chez des personnes vivant avec le VIH-1 (PVVIH). Cette étude a été réalisée sur 20 échantillons sanguins issus de la cohorte Immunoco commencée dans les années 1990 et qui suit des PVVIH.
De nouveaux clonotypes prennent le dessus
Des cellules T CD8+ spécifiques du VIH-1 ont été détectées chez 11 des 20 patients traités efficacement par antirétroviral (ARV) à long terme. Chez eux, les lymphocytes présentaient des caractéristiques de rajeunissement. Plus précisément, le suivi des transcriptomes de ces cellules a mis en évidence des clonotypes des LT CD8+ anciennement dominants qui montrent des signes d’épuisement et de différenciation terminale, alors que les jeunes clonotypes des LT CD8+ nouvellement dominants présentaient une signature de différenciation précoce et un phénotype de cellules souches (expression augmentée de TCF-1). Les chercheurs notent par ailleurs que l’expression de TCF-1 est retrouvée chez des singes contrôleurs naturels du virus de l’immunodéficience simienne, ainsi que chez les PVVIH ayant commencé leur traitement durant la phase aiguë de l’infection.
Le traitement ARV à long terme semble ainsi favoriser un processus de succession clonale ou un processus de dédifférenciation et de récupération après déplétion des cellules T CD8+ spécifiques du VIH-1. Cela démontre la capacité de résilience du système immunitaire à générer de nouvelles réponses. « Ces résultats offrent un nouvel espoir pour le développement de stratégies de guérison du VIH-1 fondées sur la réinduction de réponses fonctionnelles des lymphocytes T CD8+ après de longs traitements », a déclaré Victor Appay, coauteur de l’étude et chercheur à l’Université de Bordeaux dans un communiqué.
Les auteurs n’ont pas été en capacité de conclure sur l’efficacité antivirale de ce phénomène : il serait nécessaire de le tester dans un essai clinique qui impliquerait l’arrêt déconseillé de la thérapie antirétrovirale. Mais d’après une nouvelle étude publiée dans le Journal of the International Aids Society, la reprise des ARV après interruption dans le cadre de tels essais cliniques permettrait de retrouver le niveau de suppression virale initial, et ceci encore plus rapidement en prenant des inhibiteurs d’intégrase.
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