Une étude soutenue par les National Institutes of Health (NIH) américains et signée par une équipe de Brigham dans The New England Journal of Medicine dévoile une combinaison de trois marqueurs comme outil prédictif du risque et de la mortalité cardiovasculaires à 30 ans chez la femme. Les auteurs proposent ainsi d’utiliser les taux de protéine C-réactive (CRP), de LDL cholestérol et de lipoprotéine (a) (Lpa) pour la prédiction des maladies cardiovasculaires, argumentant que l’inflammation est tout aussi importante que le cholestérol.
Selon les auteurs, « ces données soutiennent les efforts visant à étendre les stratégies de prévention primaire des événements athérosclérotiques au-delà des estimations traditionnelles du risque sur 10 ans ». L’équipe a présenté ses travaux au congrès de la Société européenne de cardiologie 2024 et y a plaidé pour « un dépistage universel de l'inflammation, du cholestérol et de la lipoprotéine (a) ». Et d’ajouter : « Attendre que les femmes aient 60 ou 70 ans pour commencer à prévenir les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux est une prescription d'échec ; nous pouvons cibler nos traitements sur les besoins biologiques spécifiques de chaque patient, réalisant ainsi notre espoir de longue date de fournir des soins préventifs véritablement personnalisés. »
Des marqueurs efficaces individuellement et en combinaison
L’étude a inclus 27 939 femmes américaines en bonne santé (94 % « blanches ») participant à la Women’s Health Study, âgées de 54,7 ans en moyenne, et suivies durant 30 ans. Le principal critère d'évaluation était le premier événement cardiovasculaire majeur, un composite d'infarctus du myocarde, de revascularisation coronarienne, d'accident vasculaire cérébral ou de décès d'origine cardiovasculaire. Dans le cadre de l’étude, une unique analyse sanguine des trois marqueurs (CRP, LDL-Cholestérol, Lpa) a été réalisée à l’inclusion.
Sur 30 ans de suivi, les auteurs retrouvent 3 662 événements majeurs qui avaient été prédits par les trois marqueurs. Les femmes ayant les niveaux les plus élevés de CRP présentaient un risque accru de 70 % de présenter des problèmes de santé (HR = 1,70) ; celles avec les taux les plus élevés de LDL-C, un risque accru de 36 % (HR = 1,36) et celles ayant les taux les plus élevés de Lpa, un risque accru de 33 % (1,33). La CRP était donc le plus « fort » des trois marqueurs.
Les auteurs montrent ensuite que le risque de subir un évènement cardiovasculaire majeur augmentait en combinant les trois marqueurs (HR = 1,27 avec un marqueur, HR = 1,66 avec deux et HR = 2,63 avec trois). Par exemple, pour des scores calculés avec les trois biomarqueurs, le risque d’accidents vasculaires cérébraux à 30 ans était 3,7 fois plus élevé dans le quintile le plus élevé par rapport au plus bas.
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