Après le rapport détonnant sur les cabinets de conseil, les sénateurs tirent à boulets rouges sur la politique environnementale de l'exécutif et de l'État. « La France est l'un des dix États les plus exposés au risque climatique. Notre pays a implicitement fait le choix d'allonger l'espérance de vie, mais moins d'un Français sur deux (46 %) est en bonne santé à 65 ans contre 77 % en Suède », assène le rapport d'information « Protéger et accompagner les individus en construisant la Sécurité sociale écologique du XXIe siècle » qui vient d'être publié. Le constat des sénateurs qui ont travaillé sur ce rapport est accablant. Il dénonce le fait que notre protection sociale n'est pas assez résiliente face aux risques environnementaux. Pire, l'État ne s'est pas doté des outils prospectifs pour faire face à la survenance plus fréquente et plus aiguë d'événements climatiques et de crises imprévues. Les rapporteurs craignent des chocs futurs encore plus violents que la pandémie et des effets lourds de conséquence sur les finances publiques, avec un doublement du coût des catastrophes naturelles d'ici à 2040.
L'État est démuni
Ils alertent sur le fait que l'État apparaît particulièrement démuni, depuis l'abandon du suivi des 100 indicateurs de la loi de santé publique du 9 août 2004. « Les plans de santé sont des catalogues non contraignants et non financés… Aucun plan de résilience, aucune planification publique de décarbonation de la santé n'ont été réalisés. Trop peu d'établissements de santé calculent leur empreinte carbone. » Les rapporteurs s'interrogent même sur les capacités d'expertise et de la volonté politique de long terme d'effectuer un exercice comparable à celui du Shift Project (voir nos articles ici et là) pour décarboner le secteur de la santé.
Branche risques environnementaux
Outre la création d'une nouvelle branche de la Sécu dédiée à la couverture des risques environnementaux, les contributeurs au rapport ont préconisé aussi la création d'un fonds pour l'environnement chargé de l'intervention publique en matière d'assurance. Surtout il faut en passer par la prévention via par exemple une meilleure éducation à la santé alimentaire, alors que 80 % des dépenses alimentaires des ménages s'orientent vers des produits transformés.
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