Les généralistes estiment mal connaître le sujet des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF) et du syndrome d’alcoolisation foetale (SAF). C’est ce qui ressort d’une étude* menée par Opinion Way pour l’association SAF France, publiée le 9 septembre à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation foetale.
Si 95% déclarent savoir de quoi il s’agit, 71% reconnaissent que l’état de leurs connaissances n’est pas précis. Ils sont ainsi très peu nombreux à pouvoir estimer correctement l’incidence des TCAF en France et seulement 10% savent le nombre de pathologies favorisées par l’alcoolisation prénatale. Seuls 64% d’entre eux pensent d’ailleurs qu’une consommation occasionnelle de boisson alcoolisée pendant la grossesse peut engendrer des TCAF. Des lacunes qui peuvent s’expliquer par le fait que deux tiers des généralistes interrogés s’estiment mal informés sur le SAF et les autres TCAF.
Pourtant, de leur propre aveu, le sujet concerne une part non négligeable de leur patientèle. Une majorité (53%) déclare ainsi avoir déjà rencontré des patients souffrant de SAF ou de TCAF, et neuf sur dix pensent qu’au moins une personne sur 100 dans leur patientèle pourrait être concernée par les TCAF. En moyenne, ils estiment également qu’entre 5 à 10% de leurs patientes pourraient consommer de l’alcool pendant sa grossesse.
Un tiers des généralistes n'aborde pas la question lors du suivi de grossesse
Mais dans la pratique, ils sont peu nombreux à aborder la question en consultation. Lorsqu’ils rencontrent une personne concernée par les TCAF, un tiers des généralistes abordent systématiquement le sujet de la consommation d’alcool prénatal (31%), montre l’étude. Et deux tiers des médecins (67%) parlent de la consommation d’alcool avec les futures mamans lors du suivi de grossesse. Si l’oubli est la cause principale (41%) qui explique que la question ne soit pas abordée systématiquement pour un tiers des généralistes, 31% déclarent également ne pas vouloir culpabiliser leurs patientes, 21% ne pas vouloir les stresser et 20% pensent qu’ils ne seront pas écoutés sur ce sujet. 15% ne savent pas non plus comment aborder le sujet. Près de deux tiers d’entre eux seraient d’ailleurs favorables à pouvoir avoir à disposition des brochures à remettre aux personnes à risque.
*Étude réalisée auprès d’un échantillon de 302 médecins généralistes, représentatifs en termes d’âge et de région de pratique, questionnaire en ligne, du 6 juillet au 3 août 2021
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