Dans la scène finale du film Barbie, sorti en salle le 21 juillet 2023, l’héroïne, qui a décidé de quitter Barbieland pour le monde réel, déclare avec enthousiasme à une réceptionniste : « Je suis ici pour voir mon gynécologue ». La blague, qui pourrait être basée sur son absence supposée d'organes génitaux ou sur l’enthousiasme affiché pour des soins que de nombreuses femmes trouvent désagréables, a-t-elle pu susciter un intérêt des spectateurs pour les soins gynécologiques ?
Dans une lettre de recherche publiée dans le Jama Network Open, des chercheurs américains et canadiens ont tenté de répondre à cette question en analysant les recherches en ligne aux États-Unis avant et après la sortie du film. Leur attention s’est portée sur les tendances d’une liste de 34 requêtes liées à la compréhension ou à la recherche de soins gynécologiques, aux soins de santé pour les femmes ou aux soins médicaux.
L’influence de la culture populaire sur les comportements de santé du grand public a été observée à plusieurs reprises, rappellent les auteurs : « la coloscopie diffusée en direct de Katie Couric a été associée à une augmentation transitoire de 21 % des coloscopies, l'essai d'Angelina Jolie sur son expérience du cancer du sein a conduit à une augmentation transitoire de 64 % des tests génétiques, et une augmentation de 29 % des taux de suicide a été observée dans les mois qui ont suivi l’épisode final controversé de la série 13 Reasons Why. »
Définition d’un gynécologue : des recherches sur le net en hausse de 154,1 %
Le film Barbie a aussi eu un effet. La semaine suivant sa sortie, le volume de requêtes en ligne pour les termes faisant référence aux gynécologues a augmenté de 51,3 % aux États-Unis. La hausse était de 154,1 % pour les recherches de définition du mot « gynécologue ». Aucun changement n’a été observé pour les prises de rendez-vous.
Ce résultat suggère que la recherche d’informations ne se serait pas traduite par une démarche de nouveaux soins, estiment les auteurs, même s’ils reconnaissent que les changements de comportement peuvent « ne pas être correctement pris en compte par les tendances de recherche » et peuvent « être temporellement très éloignés de la sensibilisation ». La conclusion du film Barbie a ainsi pu stimuler l’intérêt pour la gynécologie mais « il n’est pas certain qu’un “effet Barbie” se traduirait par une amélioration des résultats de santé mesurables », jugent-ils.
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