Alors que l’épidémie de bronchiolite a démarré depuis plusieurs semaines, le passage en phase épidémique de deux régions sur la grippe cette semaine, et la remontée des indicateurs sur le front du Covid sont à l’origine d’une « situation complètement inédite avec la circulation de trois types de virus », alerte Santé publique France dans un point presse ce vendredi 2 décembre.
Si les chiffres avaient été publiés quelques jours auparavant, SPF a donné des détails sur l’épidémie de bronchiolite. Comparant avec les années précédentes, Sophie Vaux, épidémiologiste et coordonnatrice de programme à SPF, a ainsi souligné la précocité de l’épidémie mais surtout son « intensité très forte qui dépasse celles observées depuis au moins 10 ans ».
Plusieurs virus respiratoires responsables de la bronchiolite en circulation
Comme pour la saison 2021-2022, l’épidémie a débuté début octobre, soit six semaines avant la « saison classique ». L’année dernière, elle avait atteint un pic fin novembre et avait duré 13 semaines. Cette année, après un infléchissement des courbes lié aux vacances de la Toussaint, l’épidémie est repartie à la hausse. « Pour l’instant, nous ne parlons pas d’infléchissement de l’épidémie », indique Sophie Vaux.
Néanmoins, si les indicateurs de recours aux soins d’urgence sont supérieurs aux années précédentes, le taux d’hospitalisation pour bronchiolite après passage aux urgences pour les enfants est légèrement inférieur (34 % en semaine 47) à la moyenne entre 2015 et 2020 (37 %). Une tendance qui serait due à une co-circulation du VRS (virus respiratoire syncytial) avec d’autres virus respiratoires responsables de bronchiolite de moindre intensité, note Sophie Vaux, citant les rhinovirus/entérovirus et métapneumovirus. Elle parle ainsi de « situation assez atypique » alors que « les années antérieures, nous avions des virus respiratoires qui se succédaient ».
Augmentation de la circulation de la grippe
Si l’épidémie de bronchiolite est précoce, celle de la grippe a également démarré en avance par rapport aux saisons précédentes, note SPF. Cette semaine, la Bretagne et la Normandie sont ainsi passées en phase épidémique tandis que six autres régions étaient en phase pré-épidémique. SPF observe ainsi que le premier passage en phase pré-épidémique se faisait en semaine 48 pour les saisons antérieures, alors que cette année, la Bretagne a acquis ce statut en semaine 44. Et le passage en phase épidémique est intervenu en semaine 47, contre S49 les saisons antérieures.
Accélération de la circulation du Covid-19
Et du côté du Covid-19, SPF constate « une accélération de la circulation » en semaine 47, « avec 2 999 actes chez SOS Médecins (+7 %) et 3 734 passages aux urgences (+23 %) enregistrés. Cette hausse concerne toutes les classes d’âge, à l’exception des 15-44 ans dans les associations SOS Médecins », précise SPF. Les nouvelles hospitalisations sont elles relativement stables (+ 1 % par rapport à S46). SPF souligne qu'Omicron « circule de manière quasi exclusive en France et son sous-lignage BA.5 reste omniprésent », néanmoins « la détection du sous-lignage BQ.1.1 continue d'augmenter ».
Face aux dynamiques de ces trois épidémies, SPF estime « difficile de prédire les pics » de chacune, d’autant plus avec la co-circulation actuelle.
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