Éviter au maximum les formes graves de bronchiolite et les hospitalisations… Si l’hiver dernier, le VRS a fortement sollicité les hôpitaux avec une épidémie de forte ampleur, cette année, les autorités sanitaires semblent vouloir prendre les devants. Dans un document daté du 24 juillet, la direction générale de la santé (DGS) pose en effet dès à présent les jalons d’une utilisation pédiatrique large du nirsevimab en prophylaxie des bronchiolites à VRS du nourrisson.
Le nirsevimab (Beyfortus, laboratoires Sanofi et AstraZeneca) est un anticorps monoclonal de longue durée d’action qui cible la protéine de fusion (protéine F) dont le VRS a besoin pour infecter l'organisme.
Depuis fin 2022, il dispose d’une AMM européenne pour la prévention des infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS chez les nouveau-nés et les nourrissons pendant leur première saison d’exposition au virus.
Une injection unique
« Sous réserve d’un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) attendu cet été, il sera disponible en septembre prochain », annonce la DGS qui anticipe d’ores et déjà une « possibilité de prescription » afin de pouvoir « étendre la prévention des formes graves de bronchiolite à VRS, via une seule injection, à l’ensemble des enfants vivant leur première saison de circulation du VRS ».
« Les patients concernés au sein de votre patientèle vous seront confirmés à réception de l’avis de la HAS », précise le DGS-urgent.
En pratique, le nirsevimab se présente sous forme de suspension injectable en seringue pré-remplie. La dose recommandée est de 50 mg pour les enfants de moins de 5 kg et de 100 mg au-delà, via une injection intramusculaire unique.
Si l’avis de la HAS est favorable, « les pharmacies à usage interne et les pharmacies d'officines pourront commander le traitement mis à disposition par l'État, sans facturation aux patients, à partir de septembre ».
Par ailleurs, la protection des nourrissons via la vaccination maternelle est aussi dans les tuyaux avec un premier vaccin qui a obtenu une AMM européenne dans cette indication le 21 juillet.
45 000 hospitalisations par an
Chaque année 2 à 3 % des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite avec, de 2010 à 2018, environ 45 000 hospitalisations/an associées au VRS, dont 69 % chez les enfants de moins d'un an. Plus largement, la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas par an, et le VRS est responsable de la majorité des bronchiolites.
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