Alors que l’Afrique est confrontée à plusieurs flambées de mpox liées à différentes souches du virus, la campagne d’immunisation a démarré le 17 septembre sur le continent. Plusieurs centaines de vaccins ont été administrés au Rwanda, où la campagne vaccinale est menée dans les districts frontaliers de la République démocratique du Congo (RDC), épicentre de l’épidémie sur le continent. Elle cible « le personnel médical, les travailleurs transfrontaliers, les personnes travaillant dans le tourisme et d'autres groupes à haut risque », précise le ministère de la santé du pays.
En RDC, les vaccinations commenceront « la première semaine d’octobre », indique le Dr Jean Kaseya, directeur général de l’Africa CDC, l’agence sanitaire africaine. La campagne, prévue pour durer dix jours, ciblera en priorité le personnel médical, les enfants et les publics cibles (comme les travailleurs du sexe).
« Le mpox n'est pas sous contrôle en Afrique, nous avons toujours une augmentation des cas qui devient inquiétante pour nous tous », souligne le Dr Jean Kaseya. En une semaine, 2 912 nouveaux cas, 374 nouveaux cas confirmés et 14 décès ont été recensés sur le continent. Au total, depuis janvier, 29 152 cas, 6 105 cas confirmés et 738 décès ont été enregistrés dans 15 pays du continent. Seul un cas suspect sur deux est actuellement testé. L’objectif est d’atteindre un taux supérieur à 80 %.
Pas une, mais plusieurs épidémies en Afrique
La situation a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher mi-août son plus haut niveau d’alerte, l’urgence de santé publique de portée internationale. Détecté pour la première fois en 2023 en RDC, le clade 1b du virus est désormais présent au Burundi, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda. « Il est important de se rappeler que nous n'avons pas affaire à seulement une flambée, mais à plusieurs flambées, causées par différents variants et clades du virus dans différents endroits », a insisté Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, le 19 septembre.
Pour soutenir le continent dans sa lutte contre le mpox, l’Alliance du vaccin (Gavi), dont la mission est d’accroître l'accès aux vaccins dans les pays les plus démunis, se mobilise. L’organisation s’appuie notamment sur un fonds de 500 millions de dollars (450 millions d’euros) créé en juin dernier pour disposer immédiatement des ressources nécessaires pour la riposte vaccinale. Lancé pour ne pas réitérer les erreurs de la gestion mondiale du Covid, ce mécanisme a contribué à la signature d’un accord avec Bavarian Nordic, le fabricant du vaccin MVA-BN contre le mpox (commercialisé sous les noms d’Imvanex en Europe et Jynneos aux États-Unis), pour « sécuriser rapidement 500 000 doses », explique au Quotidien un porte-parole de Gavi.
Vers la constitution d’un stock mondial de vaccins
« Ces doses, financées par le Fonds d’urgence de Gavi [Gavi’s First Response Fund, NDLR], représentent la plus grande affectation de doses de vaccin en réponse à l’urgence du mpox », poursuit le porte-parole. Au soutien de Gavi s’ajoutent en effet 265 000 doses de vaccins en provenance de l’UE et des États-Unis. Un protocole d’accord avec le Japon est également en négociation pour la livraison de 3 à 5 millions de doses qui seront utilisés pour les enfants. Cette mobilisation de Gavi et de ses donateurs illustre, selon l’Alliance, la « forte volonté de tirer les leçons du Covid ».
Gavi œuvre également à la « formation des professionnels de santé, à l’engagement communautaire », ainsi qu’au développement de « stockage adéquat des doses », indique le porte-parole. L’Alliance travaille à « établir un stock mondial de vaccins mpox à utiliser lors de futures épidémies, similaire aux stocks qu’elle a établis pour les vaccins contre le choléra, Ebola, la méningite et la fièvre jaune », ajoute-t-il. Pour y parvenir et remplir ses missions, Gavi espère récolter « au moins 9 milliards de dollars (8,11 milliards d’euros) » d’ici à 2030.
L’UE étend l’autorisation du vaccin aux adolescents
Seul vaccin contre le mpox autorisé dans l’UE, Imvanex du laboratoire Bavarian Nordic (commercialisé sous le nom de Jynneos aux États-Unis) voit son autorisation étendue aux adolescents âgés de 12 à 17 ans. Cette extension fait suite à une recommandation de l’Agence européenne du médicament (EMA) qui juge le vaccin efficace et sûr dans cette tranche d’âge.
« Compte tenu de l’importance du vaccin, en particulier pour l’Afrique, l’EMA a accordé une grande priorité à l’évaluation de l’extension de l’autorisation du vaccin aux adolescents », explique, dans un communiqué, la Commission qui a eu recours à un processus décisionnel accéléré. « L’EMA collabore avec les régulateurs africains pour faire avancer les autorisations du vaccin dans la région », poursuit la Commission.
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