Covid-19

Le reconfinement des non-vaccinés n’est pas d’actualité en France

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Publié le 19/11/2021
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Le reconfinement des non-vaccinés n'est pas à l'ordre du jour en France. C'est ce qu'a promis Emmanuel Macron, interrogé par la Voix du Nord alors que l'Autriche et l'Allemagne durcissent les restrictions. Si la situation épidémiologique reste meilleure dans l'Hexagone que dans ces pays, la 5e vague y connait cependant une accélération significative.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Faut-il reconfiner les non-vaccinés ? Alors que certains pays d’Europe durcissent les restrictions à l’égard des non-vaccinés, à l’instar de l’Allemagne et de l’Autriche – qui vient même de reconfiner toute sa population – la question se pose en France.

La réponse est claire : le reconfinement des non-vaccinés n’est pas envisagé dans l’Hexagone à ce jour. C’est ce qu’a affirmé le chef de l’État lors d’une interview accordée au quotidien régional La Voix du Nord. « Cette mesure n’est (…) pas nécessaire en France », assure-t-il.

Situation épidémiologique moins dégradée en France qu’en Allemagne

Pour Emmanuel Macron, en effet, les restrictions appliquées dans l’Hexagone, qui imposent déjà aux non-vaccinés de produire un test Covid négatif pour accéder à certains lieux publics, suffisent. « Les pays qui confinent les non-vaccinés sont ceux qui n’ont pas mis en place le passe », plaide-t-il.

Sans se prononcer sur les mesures de freinage à appliquer dans le pays, Santé publique France, lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 19 novembre au matin, confirme que la situation épidémiologique de l’Hexagone semble pour le moment différente de celles de l’Allemagne et de l’Autriche. Et ce, que ce soit dû à « des mesures de distanciation qui ne sont pas complètement les mêmes par rapport à celles qu’on observe en France » ou à « une couverture vaccinale qui est plus faible » – inférieure à 70 % en Allemagne et en Autriche, alors que la France a dépassé les 75 % de primovaccinés la semaine dernière. De fait, selon l’instance, l’Allemagne serait par exemple confrontée à « plus de 60 000 cas quotidiens », contre 20 000 en France.

La cinquième vague accélère aussi en France

Toutefois, la situation épidémiologique de l’Hexagone reste « à surveiller de très près ». D’après le dernier point épidémiologique de Santé publique France, en semaine 45, « la circulation du SARS-CoV-2 s’est intensifiée sur le territoire métropolitain ».

De fait, entre le 8 et le 14 novembre, tous les indicateurs épidémiques se sont nettement dégradés, à commencer par le taux de reproduction du virus, désormais très significativement supérieur à 1. Mais surtout, le taux d’incidence national a augmenté de près de 40 % par rapport à la semaine précédente, dépassant la barre des 100/100 000 habitants dans la quasi-totalité des régions et dans toutes les classes d’âge – plus de 70 ans exceptés.

En outre, les indicateurs hospitaliers ont également continué d’augmenter. La semaine dernière, « les nombres de nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques (se sont élevés) de respectivement 15 % et 11 %, et ce malgré la non consolidation des données à ce jour », détaille l’instance. Si bien qu’au 16 novembre, près de 7 600 patients étaient hospitalisés pour Covid-19, dont 1 290 en soins critiques.

Les tests covid en recul chez les non-vaccinés

Des tendances d’autant plus inquiétantes que l’adhésion aux mesures de freinage continue de reculer en France, en particulier chez les non-vaccinés. Lors de la dernière enquête CoviPrev, menée entre le 18 octobre et le 5 novembre, une personne non-vaccinée interrogée sur 5 environ a déclaré ne pas avoir l’intention de faire un test Covid en cas de symptômes. De plus, seuls 65 % de ces non-vaccinés auraient l’intention de prendre rendez-vous chez leur médecin pour se faire rembourser le test. « En septembre, ils étaient respectivement 15 % et 69 %, soit une augmentation significative du nombre de personnes déclarant refuser le test. »

Santé publique France semble d’autant plus alarmée de ces chiffres que CoviPrev confirme que la proportion de sujets favorables à la vaccination « n’augmente plus depuis août ». Aussi, 12 % de la population éligible resterait non-vaccinée, sans intention de sauter le pas prochainement. Et même, plus de 70 % des non vaccinés déclarent « être certains de ne pas vouloir se faire vacciner ».


Source : lequotidiendumedecin.fr